La centrale thermosolaire d'Ain Beni Mathar est "l'illustration des nouveaux objectifs énergétiques que se fixe le Maroc, soucieux de mieux exploiter ses ressources renouvelables", affirme le quotidien français +Le Monde+, dans son édition de mardi. Inaugurée en mai 2010, cette centrale, qui constitue un concentré de technologie dans cette région du nord-est du Maroc longtemps restée à l'écart du développement du pays, fournit aujourd'hui 13 pc de la consommation électrique du pays, écrit le journal. Et le soleil contribue pour 20 mégawatts (MW) à la puissance de 472 MW de cette unité hybride, "l'une des premières de ce type dans le monde", souligne-t-il, dans un reportage sous le titre " Le Maroc, +tête de pont+ du chantier vert". Soucieux de mieux exploiter ses ressources renouvelables, à commencer par le soleil et le vent, dont il dispose en surabondance, le pays veut, dans le même temps, servir de "tête de pont" au projet européen Desertec, qui vise à fournir au Vieux Continent 15 pc de son électricité à partir de centrales solaires et éoliennes disséminées dans le Sahara, relève le quotidien. Le quotidien rappelle, à cet égard, que "le royaume vient ainsi d'être choisi par le consortium Desertec pour la construction d'une première centrale solaire de 500 MW, dont l'essentiel de la production sera exporté vers l'Allemagne". "Notre potentiel est considérable. Nous pouvons à la fois satisfaire nos besoins énergétiques et permettre à l'Europe d'atteindre son objectif de 20 pc d'énergie renouvelable. C'est du gagnant-gagnant", affirme au journal la ministre de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement, Mme Amina Benkhadra. "Loin d'un effet de mode, ces filières vertes, au coeur des Assises de l'énergie qui se tenaient le 31 mai à Oujda, sous la présidence du Roi Mohammed VI, répondent à un impératif économique et politique", souligne le quotidien, notant que le royaume, presque totalement dépourvu de gisements fossiles, importe 97 pc de son énergie. "Un ambitieux programme solaire a donc été lancé. D'ici à la fin de la décennie seront construites, sur cinq sites, d'énormes centrales thermosolaires (avec une composante photovoltaïque), d'une puissance totale de 2 000 MW. La première, d'une capacité de 500 MW, doit entrer en service en 2015 à Ouarzazate", affirme-t-il. Un parc éolien, de 2 000 MW lui aussi, va être déployé sur l'ensemble du territoire, ajoute le journal, notant qu'"en 2020, le solaire, l'éolien, mais aussi l'hydraulique, devraient représenter, pour un tiers chacun, 42 pc de la puissance électrique installée, couvrant 25 pc des besoins en électricité du pays". "Ces projets doivent jouer un rôle structurant pour les régions, en contribuant à leur développement industriel et technique", souligne Mustapha Bakkoury, président de l'Agence marocaine de l'énergie solaire, cité par le quotidien. "Près de 50 000 nouveaux emplois qualifiés sont escomptés, dans les métiers de l'énergie". Concernant, par ailleurs, Desertec, Le Monde estime que ce projet gigantesque d'un investissement de 400 milliards d'euros sur quarante ans devrait être conforté par deux facteurs: le soutien financier annoncé par le Sommet du G8 de Deauville aux pays arabes en voie de démocratisation, et l'abandon du nucléaire par l'Allemagne, qui ne peut que renforcer le besoin d'énergies renouvelables. "Plutôt boudé par les Français, (...) Desertec fait l'unanimité en Allemagne et montre combien ce pays est en train de prendre une longueur d'avance dans les énergies propres", analyse le journal.