Avec des paroles simples mais très touchantes, Yusuf Islam "Cat Stevens" a ravi, lundi soir, ses fans venus assister à l'un des show les plus attendus de cette 10è édition de Mawazine. Ils étaient plus de 50.000 personnes à investir l'espace OLM-Souissi. Certains attendaient depuis des décennies l'instant magique. "Je suis content d'être venu au Maroc. Je voulais venir par le passé, mais ça n'a pas été possible. Aujourd'hui je suis là, grâce à Dieu", a dit l'artiste à l'adresse du public. Et si les anciennes générations étaient venues pour raviver la nostalgie, les jeunes, eux, voulaient faire la découverte d'un artiste dont les chansons les ont bercés depuis l'enfance. L'air humble, guitare à la main, en djellaba blanche, Yusuf Islam a donné un beau récital. Il a chanté la paix, la tolérance et l'amour. Des moments bouleversants empreints de beauté et de spiritualité, qui assomment et font disparaître les préjugés et les idées préconçues. D'ailleurs, diffuser un message de paix dans un monde d'incompréhensions et de conflits est parmi les raisons du retour de Yusuf Islam sur scène. "Le monde a changé. Les problèmes contemporains sont tellement compliquésŒles conflits et l'incompréhension en sont les plus grands", avait-il déclaré, un jour avant son spectacle. De ses anciens tubes datant de son époque hippie à ses morceaux les plus récents empreints de sérénité et de spiritualité "The Cat", comme on le surnomme, a fait sensation. Durant le spectacle, l'émotion montait petit à petit. Certains ont même versé des larmes, vers la fin, quand il a chanté "Father and Son" et "Wild world". Des moments de plénitude, comme il n'en arrive pas souvent. Du côté des petites scènes, l'ambiance était à la zen attitude. C'était, en effet, le cas au Chellah. Le site en lui-même est une invite à la quiétude et avec la prestation grandiose de Daniel Waro, les puristes étaient dans leur élément. Ce réunionnais qui a popularisé le "m'aloya", un blues de son île natal, joue un genre musical inscrit par l'Unesco au " patrimoine immatériel de l'humanité". Non loin de là, le Théâtre Mohammed V a vibré aux rythmes Latinos avec Susan Baca. Dans une salle archicomble, l'artiste péruvienne s'est exprimée avec des chansons tendres, mélancoliques, poétiques et rythmées. Celles de son peuple. A Hay Nahda, le public a carrément fait la fête avec un Fares Karam au top de sa forme qui a enchanté des milliers d'aficionados. C'était une foule en délire qui l'a accompagné sur tous ses titres. Sa prestation a été suivie par celle de la pulpeuse Carole Samaha. Vêtue d'un somptueux caftan marocain, la libanaise a ébranlé la scène.