Les participants à une rencontre sur la réforme de la justice ont souligné, samedi à Marrakech, que la modernisation de l'Administration judiciaire constitue un élément crucial dans le processus de réforme de la justice. Réunis par l'Association marocaine de développement de la connaissance juridique, les intervenants ont salué le contenu du discours royal du 20 août dernier qui représente une feuille de route pour la réforme du secteur, exprimant leur mobilisation et adhésion pour consacrer cette réforme. Pour Abdelmajid Ghmija, directeur des études, de la coopération et de la modernisation au ministère de la Justice, "il convient aujourd'hui de mettre en place une véritable stratégie de modernisation de l'administration judiciaire en prenant en compte les nouveaux rôles qu'incombent à l'appareil judiciaire, dont la promotion de la culture des droits de l'Homme, le renforcement de la stabilité et l'amélioration du climat des affaires". La modernisation de l'appareil judiciaire doit reposer, a-t-il ajouté, sur la consolidation de la bonne gouvernance, la déconcentration, la promotion de la qualité des services, la mise à niveau des ressources humaines et l'intégration des nouvelles technologies dans la pratique judiciaire. Il s'agit là d'une opération faisant cohabiter deux niveaux d'intervention, celui relatif à l'intégrité, la transparence et la neutralité des magistrats, et celui portant sur la gestion de l'administration judiciaire. De ce fait, l'administration judiciaire se trouve ainsi appelée à faire preuve d'ouverture sur son environnement et de davantage de transparence et d'efficacité pour répondre aux besoins des justiciables, en ce qui a trait à la simplification des procédures et du langage judiciaire et la promotion de l'assistance juridique et judiciaire, a-t-il relevé. De son côté, M. Hatimi Abdellatif, président de l'Association "Indépendance de la justice" a souligné que la réussite du chantier de la réforme judiciaire passe, en autres, par la promotion de la sécurité judiciaire. M. Hatimi, également avocat au barreau de Casablanca, a insisté dans ce sens sur la nécessité d'améliorer les textes juridiques, de qualifier le personnel de justice et de veiller à l'application rapide et efficace des décisions issues des différents tribunaux. Pour sa part, Youssef Labhiri, directeur du Centre d'études des droits de l'Homme à l'université Qadi Ayyad de Marrakech, a appelé à prémunir l'appareil judiciaire de toutes les formes d'intervention susceptibles d'influencer la bonne marche de la justice. Il insisté, à cet égard, sur la promotion des niveaux matériel et social des magistrats, la mise à niveau des organes judiciaires et administratifs, l'implication des magistrats dans la prise des décisions et le renforcement de la culture des droits de l'Homme dans le corps de la magistrature. Créée en 1998, l'Association marocaine de développement de la connaissance juridique a pour mission notamment de contribuer à la vulgarisation des textes juridiques et à leur interprétation.