Les potentialités industrielles dont dispose le Maroc sont de nature à permettre au secteur de l'industrie mécanique de jouer un rôle pionnier dans la croissance économique nationale, a indiqué, mardi à Oujda, le secrétaire perpétuel de l'Académie Hassan II des Sciences et Techniques, M. Omar Fassi-Fehri. Le renforcement des ces potentialités s'est manifesté ces dernières années par la promulgation de la charte de l'investissement et du code de commerce, la refonte du code des douanes et des impôts indirects, l'institution des tribunaux de commerce et particulièrement par le lancement en 2005 de la nouvelle stratégie industrielle mise en place dans le cadre du "Plan Emergence", a souligné M. Fassi-Fehri à l'ouverture des travaux de la 10ème édition du congrès international de Mécanique. Rappelant que cette nouvelle stratégie est basée sur le ciblage volontariste de secteurs à forte valeur ajoutée et vise le développement des Métiers Mondiaux du Maroc (l'automobile, l'aéronautique et l'électronique), il a estimé que les sciences mécaniques revêtent une importance indéniable et occupent une place majeure dans cette stratégie industrielle. M. Fassi Fehri a toutefois relevé que pour pouvoir atteindre les objectifs stratégiques escomptés et permettre au Maroc d'assurer avec confiance sa transition vers une société moderne disposant de son "indépendance stratégique" dans un monde globalisé, il est impératif de renforcer le rapprochement entre la recherche publique et le monde des entreprises et de réussir l'efficacité du couplage entre la recherche scientifique et technologique et le monde économique. "Outre une bonne gouvernance, disposer d'un système de recherche scientifique et technologique performant est devenu une nécessité pour tout pays désireux d'assurer le développement et la modernisation de son économie et de sa société, et par là préserver son avenir", a-t-il poursuivi. Pour le Maroc, le défi consiste en l'augmentation des capacités de l'entreprise marocaine en matière d'intégration et du savoir et des technologies en tant que critères de base pour le développement de sa compétitivité, a-t-il ajouté, notant que dans un monde où les progrès de la science connaissent un rythme accéléré, des mesures volontaristes pour assurer un développement technologique doivent se situer en continuité de la formation et des travaux de recherche de manière à ce que la trilogie "formation-recherche-valorisation" devienne réalité. "Un enseignement de qualité et une formation du personnel scientifique qualifié, en nombre suffisant, sont la clé du passage à l'ère du savoir et de la connaissance et le moyen idoine du progrès de sociétés à travers un développement effectif et durable du capital humain. Organisée à l'Ecole nationale des Sciences appliquées d'Oujda (ENSAO), par la Société marocaine des sciences mécaniques (SMSM), l'Université Mohammed Premier (UMP), et le Réseau des universitaires de mécanique (RUMEC), le congrès (19-22 avril) réunit des congressistes venant, outre le Maroc, d'Europe, d'Amérique, et de pays arabes et africains. Selon le comité d'organisation, cette manifestation scientifique se propose de rassembler l'ensemble de la communauté scientifique et industrielle marocaine ou étrangère qui s'intéresse au domaine des sciences mécaniques. Elle vise à faire converger les avancées récentes sur la mécanique, faire un bilan des problématiques qui restent à lever mais aussi permettre le développement des relations interuniversitaires existantes et favoriser la collaboration entre les différents laboratoires concernés par la recherche en sciences mécaniques. Formulant le vÂœu de voir ce congrès constituer une vraie plate-forme d'échanges pour tenter de rapprocher les visions autour de la Mécanique et de créer des espaces concentrés en sciences, le président de l'UMP d'Oujda, M. Mohammed El Farissi, a fait savoir que cette université compte 145 équipes et 43 laboratoires de recherches accrédités depuis 2006 et que sa production scientifique couvre essentiellement dans le domaine des sciences et technique. "Pour que la recherche devienne expertise et savoir utilisable et utile, il est primordial qu'au niveau de l'université marocaine soit reconsidéré le rôle de la valorisation et les différents processus mis en place pour parvenir au développement d'une recherche qui répond le mieux aux attentes de la société", a-t-il estimé, ajoutant qu'une "bonne perception de la part des différents acteurs universitaires de l'évolution qui s'opère, est à la base de tout développement". Pour sa part, M. El Majid Zayer, directeur de la technologie au ministère de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur, a souligné les efforts remarquables déployés par l'Etat en matière de financement, de promotion et d'incitation à la recherche, rappelant dans ce sens les mesures prises et les moyens mis en pace dans le cadre du "Programme d'urgence". "Aujourd'hui, on peut dire que notre recherche dispose de moyens appréciables même si leur mise en Âœuvre reste encore problématique", a-t-il dit. De son côté, le président de la SMSM, M. Abdellatif Maslouhi, a indiqué que les 307 communications au programmé du congrès montrent l'intérêt continu et constant porté par la communauté des mécaniciens nationaux et internationaux à cette manifestation qui sera marquée par, outre la remise de prix à trois jeunes chercheurs, l'organisation d'un mini colloque consacré à la "Mécanique propre" et "l'Energie renouvelable".