Le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amr Moussa, a plaidé, mercredi au Caire, pour un nouveau système de l'action arabe répondant aux exigences de l'actuelle révolution que connait la région. "Le développement de la Ligue arabe doit tenir compte des récentes évolutions intervenus en vue de réaliser la renaissance et accompagner les exigences de la révolution", a-t-il dit à l'ouverture du 135ème conseil ministériel de l'organisation. Il a souligné qu'il est impératif pour ces changements de réaliser un "saut qualitatif dans la vie du citoyen arabe". M. Moussa a appelé à la tenue d'une réunion conjointe du conseil des ministres arabes des Affaires étrangères et des fonds et organismes dépendant de la Ligue arabe en vue de "tracer les contours d'un nouveau plan d'action pour l'avenir" qui tient compte de ces évolutions. Il a aussi souligné que ce développement passe également par le renforcement de la politique de voisinage qui englobera plus de 40 pays avec une population de près d'un milliard de personnes. Revenant sur cette vague de protestation dans le monde arabe, il a affirmé qu'il s'agit de "mouvements historiques, sans précédents et imprévisibles qui sont devenus une réalité". "La Nation arabe a décidé de prendre son destin en main dans le cadre de la démocratie", s'est-il réjoui. Tout en saluant les révolutions égyptienne et tunisienne, il a qualifié la situation en Libye de "catastrophique et nous ne devrions pas l'accepter". "Les vies arabes ont de la valeur", a-t-il dit lors de cette réunion à laquelle le Maroc était représenté par son ambassadeur au Caire et son délégué permanent à la Ligue arabe, M. Mohamed Faraj Doukkali. Il a également fait état de tentatives pour avorter les aspirations du peuple libyen à la démocratie, rappelant dans ce sens la décision de la Ligue arabe relative à la suspension de la participation de toutes les délégations gouvernementales libyennes à ses réunions et à toutes les organisations dépendant de cet organisme jusqu'à la satisfaction par les autorités libyennes des revendications "légitimes" des Libyens. Pour sa part, le ministre omanais des Affaires étrangères, M. Youssouf Ben Alaoui, dont le pays assure la présidence de cette session a souligné que la région arabe "traverse une conjoncture délicate et vit au rythme d'événements sans précédent dans l'histoire de la Oumma". Il a qualifié ces événements de "séisme humain grandiose qui va conduire à l'émergence d'une nouvelle renaissance arabe" et à l'édification d'un avenir meilleur ayant pour origines les jeunes. Le chef de la diplomatie omanaise a souligné qu'à travers ces révolutions, "la Oumma arabe s'est vaincue soi-même", déplorant le manque d'intérêt accordé aux jeunes depuis les indépendances des pays arabes. M. Ben Alaoui a insisté sur la nécessité de tirer profit des compétences des jeunes arabes en vue de donner une nouvelle impulsion à l'action arabe commune. Dans le même ordre d'idées, il a appelé les membres de la Ligue arabe à s'atteler à la restructuration du système de l'action arabe commune de manière à répondre aux exigences de la nouvelle renaissance et à impliquer toutes les composantes de la société arabe. Il a également souligné la responsabilité qui incombe aux structures de la Ligue arabe dans l'accompagnement de cette renaissance. Cette réunion devra examiner un certain nombre de points liés à l'action arabe commune, notamment la question palestinienne et les derniers développements du processus de paix dans la région, ainsi que les mesures israéliennes à Al Qods, la sécurité hydrique, le pillage par Israël des ressources en eau dans les territoires arabes occupés, ainsi que la situation au Golan, au Liban et en Irak et les moyens de lutter contre le terrorisme international. Les travaux de cette session portent aussi sur l'élaboration d'un projet d'ordre du jour du prochain sommet arabe de Bagdad et l'examen du rapport sur la dynamisation du conseil arabe de sécurité et de paix.