Il n'existe aucun lien entre la régionalisation et la proposition d'autonomie des provinces du Sud du Royaume, a affirmé M. Abdelhamid El Ouali, membre de la Commission consultative de la régionalisation (CCR). "Le Sahara est une affaire qui fait l'objet d'un processus de négociations sous l'égide des Nations unies", a relevé M. El Ouali dans un entretien avec la chaîne France24 arabe, diffusé dimanche soir. "Ce que le Maroc doit faire, et sur lequel SM le Roi Mohammed VI a insisté, est la mise en oeuvre de la régionalisation également dans les provinces du Sud", a-t-il indiqué. "Est-il concevable que la régionalisation soit appliquée dans toutes les régions du Royaume, excepté le Sahara ?", s'est-il interrogé. Il a, d'autre part, déploré le fait que le "polisario" et l'Algérie entravent les négociations concernant le projet d'autonomie proposé par le Maroc, en insistant sur des questions inapplicables. "L'Algérie et le Polisario demeurent attachés à l'option d'autodétermination, devenue irréalisable", précisant qu'une nouvelle approche s'impose désormais, à savoir que l'autodétermination n'implique pas nécessairement l'indépendance. "Ce que nous entendons aujourd'hui par droit d'autodétermination, est le partage du pouvoir au niveau local, car la communauté internationale est consciente que l'autodétermination dans sa conception classique constitue une menace pour les Etats et les sociétés", a-t-il expliqué. M. El Ouali s'est, en outre, dit, convaincu que "le gouvernement algérien ne pense, sérieusement, à l'application de l'autodétermination, car elle y voit également une menace pour son existence". En réponse à une question sur la réaction du Maroc au cas où le "polisario" rejetait le projet d'autonomie, l'expert marocain a indiqué que c'est la régionalisation qui sera appliquée. "Les provinces du Sud doivent avoir le même statut et les mêmes avantages que les autres régions du Royaume, et la régionalisation sera appliquée simultanément et de la même manière à l'ensemble des provinces du Royaume, sans distinction entre le Nord et le Sud", a-t-il affirmé ajoutant que la situation dans les provinces du Sud "est aujourd'hui beaucoup plus meilleure que sous occupation espagnole, notamment en matière d'infrastructures, a-t-il dit, avant de conclure : "Le Sahara est actuellement en mesure d'adhérer au projet de régionalisation, à l'instar des autres provinces du Royaume".