La gouvernance de la formation professionnelle au Maroc est "une compétence partagée avec les partenaires sociaux", a affirmé le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, M. Jamal Rhmani. "Cette approche témoigne de l'intérêt accordé par SM le Roi Mohammed VI, à l'accompagnement de la formation professionnelle aux chantiers structurants ouverts par le Royaume, à travers la formation de ressources humaines qualifiées et adaptées aux besoins du marché de l'emploi", a-t-il souligné lors d'un symposium euroméditerranéen sur la gouvernance de la formation professionnelle qui se tient actuellement à Paris. M. Rhmani a souligné la forte implication des fédérations et des chambres professionnelles dans l'élaboration de toutes les stratégies sectorielles mises en place par le gouvernement en matière de formation professionnelle. Ces stratégies, a-t-il indiqué, visent "le recentrage de l'économie vers les secteurs à fort potentiel ou ceux dans lesquels le Maroc dispose d'avantages compétitifs, de valeur ajoutée et créateurs d'emploi". Il a cité le pacte Emergence pour l'industrie, qui a identifié six "métiers mondiaux" du Maroc (automobile, aéronautique, électronique, offshoring, textile/cuir et agroalimentaire), le plan Azur pour le tourisme, le plan Maroc Vert pour l'agriculture, la Vision 2015 pour l'artisanat et la stratégie nationale dans le domaine de la logistique qui envisage la création de 36.000 opportunités d'emploi. "Afin d'assurer la disponibilité quantitative et qualitative des ressources humaines qui conditionnent largement la réussite de ces stratégies, une grande réforme a été engagée impliquant davantage les partenaires sociaux, notamment les entreprises et les fédérations professionnelles, dans la planification de la formation et dans sa gestion", a indiqué le ministre. Cette réforme, a-t-il précisé, s'appuie sur deux leviers principaux: "la réintégration du système par l'Approche par compétence (ACP)" qui permet une meilleure adéquation de l'offre avec les besoins des entreprises en compétences, et "la délégation de la gestion de la formation aux entreprises et aux fédérations professionnelles". L'ensemble des chantiers structurants lancés par le Maroc visent, ainsi, selon le ministre, à renforcer "la gouvernance partagée du système de formation national pour le développement du capital humain". Ceci, a-t-il dit, est de nature à "améliorer le niveau de ses compétences et accroître la compétitivité de ses entreprises", et partant de "s'intégrer efficacement dans l'espace méditerranéen et européen". Il a, en outre, rappelé que le statut avancé accordé par l'UE au Maroc prévoit dans son volet "ressources humaines" un rapprochement du système avec le Cadre européen des certifications, précisant que le Royaume a déjà engagé dans ce cadre un processus pour la conception et la mise en place de son Cadre national des Certifications. Ce symposium, organisé par l'Union pour la Méditerranée (UpM), intervient après les rencontres qui ont eu lieu à Marrakech et Marseille, respectivement en novembre et décembre 2008. Il vise à promouvoir l'échange des bonnes pratiques en matière de gouvernance de la formation professionnelle entre les pays membres. M. Rhmani est accompagné lors de cette rencontre d'une délégation composée de membres de la CGEM et de représentants de centrales syndicales. En marge de sa participation à cette rencontre, le ministre a eu des entretiens avec le Secrétaire d'Etat français chargé de l'Emploi, M. Laurent Wauquiez, au cours desquels ils ont convenu d'oeuvrer pour le renforcement de la coopération bilatérale en matière d'emploi et de formation professionnelle. M. Wauquiez a salué, à cette occasion, l'effort du Maroc dans le cadre de son plan d'urgence de formation professionnelle, en particulier l'implication des fédérations professionnelles dans la gestion des centres de formation dans les domaines de l'aéronautique, de l'automobile et du textile.