Le besoin d'une bonne gouvernance dans tous les domaines et partout dans le monde est évident pour créer des partenariats équitables et produire tous les résultats escomptés, ont souligné dimanche à Marrakech, les participants aux différents ateliers organisés dans le cadre de la 3ème édition de la World Policy Conference (WPC). L'état de la gouvernance est complexe mais il est en constant mouvement enregistrant ainsi des avancées, à travers la mise en place de solutions partielles, ont ajouté les conférenciers, faisant observer qu'en matière énergétique, les besoins se font de plus en plus pressants pour une véritable énergie verte. Et de poursuivre que cet impératif est dicté par le fait que dans les 20 prochaines années, 80 pc de l'augmentation de la demande de consommation de l'énergie proviendra des pays émergents, avec le risque de concentration des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère et, par voie de conséquence, d'aggraver les changements climatiques. Après avoir pointé du doigt la dépendance massive à l'énergie fossile qui ne permet guère d'atteindre les objectifs de développement souhaité, les participants ont insisté sur le besoin vital de changer la manière de produire et de consommer une énergie clean. Sur ces changements climatiques, les participants ont divergé entre partisans de la pertinence de la mise en place d'une instance internationale chargée des changements climatiques, et ceux favorables à l'adoption d'une batterie de mesures concrètes, sachant que la création d'une nouvelle structure risque de compliquer davantage la bureaucratie. Au sujet des défis alimentaires, les participants, partant du constat de la flambée des prix en 2008, qualifiée "d'alerte et de défi du XXIème siècle", ont relevé qu'en deux générations la planète sera contrainte de doubler sa production alimentaire et son rendement agricole moyen pour répondre aux besoins de plus en plus pressant des populations. D'où l'obligation de revoir notamment les politiques agricoles, d'explorer de nouvelles pistes et de recourir aux technologies les plus efficientes, ont-ils estimé, citant à titre d'exemple la révolution verte menée par l'Inde qui a permis d'atteindre l'autosuffisance alimentaire bien qu'il existe encore quelque 150 millions d'habitants qui souffrent de pauvreté. Ils ont appelé les banques centrales des pays à placer l'agriculture au coeur de leurs politiques et ce, à l'instar de l'Inde, saluant au passage le rôle du FAO et du programme alimentaire mondial qui font face à des situations urgentes. Dans le domaine de la gouvernance monétaire et financière mondiale, les conférenciers ont déploré le manque de visibilité et l'absence d'une architecture financière institutionnelle bien définie ainsi que le risque inflationniste grandissant de la "surchauffe" de la croissance avec les flux d'investissements à court terme. Ils se sont interrogés, en outre, sur la nature des rapports entre les anciennes institutions financières de Bretton Woods, qui ont dessiné les grandes lignes du système financier international après la seconde guerre mondiales (la Banque mondiale et le Fonds Monétaire International), et les nouvelles institutions tel que le G8, le G20 et les autres groupements régionaux. Auparavant, l'ancien secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger a adressé un message vidéo aux participants à ce conclave les invitant à mener une réflexion sur les moyens à même de promouvoir la paix et la stabilité dans le monde, tout en souhaitant plein succès aux travaux de cette conférence. Lancée en 2008, la WPC qui est organisée pour la deuxième année consécutive à Marrakech, avec le concours de l'Office Chérifien des Phosphates (OCP), est une rencontre internationale indépendante conçue comme un lieu de réflexion collective et d'échanges entre décideurs visant à améliorer la gouvernance mondiale sous ses aspects global et régional, géopolitique, politique, économique ou financier. Elle réunit quelque 150 hommes politiques, responsables d'organisations multinationales, présidents de grandes entreprises, éminents experts et chercheurs. Organisée par l'Institut français des relations internationales (IFRI), cette rencontre s'érige comme une plateforme indépendante de débat sur des questions de la gouvernance mondiale en rapport avec les défis de notre temps. L'IFRI est le premier think-tank indépendant français consacré à l'analyse des questions internationales. Il a pour mission de réunir acteurs et analystes de la scène internationale et de mener une réflexion libre et approfondie sur les grands enjeux contemporains. Les principaux thèmes à l'ordre du jour de cette édition portent notamment sur "Les implications en matière de gouvernance des problèmes de climat, population et santé", "La gouvernance monétaire et financière", "La gouvernance économique et financière", "La gouvernance du cyberespace", "Puissances émergentes et gouvernance mondiale" et "Le G20 et son avenir".