Les mesures entreprises par le Maroc pour faire face aux répercussions de la crise économique mondiale lui ont permis de maintenir la stabilité financière et garder un rythme soutenu de la croissance économique, a affirmé, samedi à Washington, la vice-présidente de la Banque Mondiale (BM) pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), Mme Shamshad Akhtar. -Propos recueillis par Naoufal Enhari-. La réponse économique du gouvernement marocain à la crise a été "pertinente et réussie", notamment à travers la mise en Âœuvre de stimuli fiscaux et d'accommodations monétaires qui se sont révélées adéquats pour la relance de la croissance économique, a expliqué Mme Akhtar dans un entretien à la MAP, à l'occasion de la présentation d'un rapport sur la relance économique dans la région MENA. La responsable de la BM s'est, à cet égard, félicitée de la réussite des mesures mises en Âœuvre, aussi bien sur le plan fiscal que monétaire, au lendemain de l'éclatement de la crise financière mondiale, soulignant que le Maroc bénéficie d'un programme de gestion économique "stable" ainsi que d'un programme de développement "prospectif". La vice-présidente de la Banque Mondiale a estimé, dans ce sens, que le programme de gestion économique du Maroc est pris "très au sérieux" par les investisseurs, notamment sur le marché financier international. Sur le plan social, la responsable de la BM a noté avec satisfaction le "recul systématique" de la pauvreté dans le Royaume et du taux d'analphabétisme, ainsi que l'augmentation du niveau de scolarité, notamment pour ce qui est du primaire et du secondaire, soulignant la disposition de la Banque Mondiale à continuer son appui aux réformes sociales engagées par le Maroc. Mme Shamshad Akhtar a salué à cet égard les progrès réalisés dans le cadre de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), notamment pour ce qui est de l'implication et de la mobilisation effectives des habitants et des autorités au niveau local. Elle a de même fait part de la disposition de la Banque Mondiale à assister le Maroc dans la mise en Âœuvre de la réforme du système de la Santé, soulignant que la BM reste aussi très impliquée pour accompagner le Royaume dans la réussite de la réforme de son système de l'enseignement. Dans un rapport intitulé "Perspectives économiques de la région MENA : Maintenir la reprise en période d'incertitude", la Banque Mondiale relève que les pays importateurs de pétrole de la région, dont le Maroc, ont mieux résisté aux effets de la crise que les autres pays de cette région, notant toutefois que l'évolution de la situation financière en Europe et le problème de la croissance du crédit, qui reste encore relativement faible dans certains pays, risquent probablement de freiner la croissance en 2010. Les pays importateurs de pétrole de la région, qui outre le Maroc comptent également l'Egypte, la Tunisie, le Liban, la Jordanie et Djibouti, devraient enregistrer une croissance moyenne de 4,9 pc en 2010, selon la même source, qui note que les taux de croissance dans ces pays pourraient dépasser les niveaux d'avant la crise, pour s'établir en moyenne à 5,3 pc en 2011 et à 5,7 pc en 2012, si les réformes structurelles s'y poursuivent de manière régulière. La majorité de ces pays, poursuit-on de même source, ont globalement continué leurs réformes et pu ainsi poursuivre le processus de transformation de leur économie, de renforcement de leurs capacités technologiques et d'amélioration de leur compétitivité. "Dans le contexte de l'après-crise, les pays de la région MENA ne peuvent pas se permettre de perdre de vue les défis structurels que sont, pour le long terme, le maintien de la croissance et la création d'emplois", a encore souligné Mme Shamshad Akhtar.