C'est avec une profonde conscience que le Maroc aborde les questions du climat et de l'environnement, sujet qui fait l'objet, dans ses programmes de développement, de nombreuses initiatives que guide en particulier le souci de veiller à la préservation des ressources naturelles. Cette conscience se retrouve particulièrement dans les Hautes orientations que recèlent plusieurs discours et initiatives de SM le Roi Mohammed VI relatifs à la relation étroite entre la préservation de l'environnement et le développement. Ainsi, dans Son message adressé à la rencontre internationale sur les changements climatiques (Rabat-octobre 2009), le Souverain a particulièrement mis en évidence cette relation en soulignant que "les dégradations de l'ensemble des écosystèmes terrestres, marins et côtiers risquent de conduire à des ruptures de leurs équilibres et de compromettre notre développement et celui des générations futures''. SM le Roi avait ajouté que le "véritable enjeu" en matière de climat réside dans "la capacité à trouver le bon compromis entre les exigences du développement et le souci de réduire les émissions gazeuses et d'assurer une exploitation rationnelle des ressources naturelles''. Cette vision s'inscrit en droite ligne dans la démarche définie dans le Discours du Trône de juillet dernier. En effet, le Souverain avait consacré un passage entier à la question de l'environnement, affirmant que "le Maroc qui, à l'instar de tous les pays en développement, affronte des défis majeurs et pressants en matière de développement, a pleinement conscience de la nécessité de préserver l'environnement et de répondre aux impératifs écologiques. Face à ces exigences et conformément à ces engagements, Nous réaffirmons qu'il est nécessaire de poursuivre la politique de mise à niveau graduelle et globale, tant au niveau économique qu'au plan de la sensibilisation''. Dans le même Discours, SM le Roi avait appelé le gouvernement "à élaborer un projet de Charte nationale globale de l'environnement, permettant la sauvegarde des espaces, des réserves et des ressources naturelles, dans le cadre du processus de développement durable". SM le Roi avait également réitéré ses Hautes orientations en la matière lors du Conseil des ministres du 24 septembre dernier à Rabat, dont les travaux ont été entièrement consacrés aux questions relatives à l'environnement, notamment la mise en œuvre de la stratégie adoptée par le Maroc pour le développement des énergies renouvelables, qui contribuent de manière efficace à la préservation de l'environnement. - Energies renouvelables: équilibre des systèmes- Dans le cadre de la mise en œuvre de cette vision, le Maroc a fait du secteur de l'énergie, y compris les renouvelables, un axe stratégique pour la préservation de l'environnement et le développement durable, dans lequel s'inscrit le "Projet marocain d'énergie solaire'' où les enjeux du climat sont d'autant plus évidents qu'il s'agit d'une initiative guidée par le souci majeur de produire une énergie propre, sans émission de ces gaz à effet de serre auxquels les scientifiques attribuent les changements climatiques. Ce projet, d'un coût global de 9 milliards de dollars, s'inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie énergétique du Maroc plaçant en tête des priorités la promotion des énergies renouvelables et le développement durable. Il est également en parfaite harmonie avec la vision mondiale qui élève au rang de priorité le développement des énergies renouvelables, en particulier l'énergie solaire, pour amorcer une tendance à la basse de l'effet de serre que tire vers le haut la consommation croissante des ressources fossiles. Ce grand projet, prévu sur cinq sites (Ouarzazate, Ain Beni Mathar, Foum El oued, Boujdour et Sabkhat Tah), est conçu pour la production, à l'horizon 2020, de quelque 2.000 mégawatts. Considéré comme l'un des plus grands du genre, il permettra de réduire l'émission dans l'atmosphère de 3,7 millions de tonnes de CO2. Au plan des ressources hydriques, il va sans dire que le développement ne peut prétendre à une réelle viabilité sans une gestion harmonieuse de cet élément naturel qu'est l'eau. Partant de ce constat, le Maroc a fait de la préservation de cette denrée vitale une priorité majeure dans sa démarche de développement. La Politique de construction de barrages, lancée en 1967 par feu SM Hassan II, a permis au pays de mobiliser, de maîtriser et de sauvegarder des ressources garantissant un approvisionnement régulier en eau potable et d'irrigation. A ce propos, le message royal adressé à la rencontre internationale sur les changements climatiques souligne : "Tout en continuant à mobiliser nos ressources hydriques, notre défi présent et futur est d'œuvrer constamment pour la maîtrise de nos ressources, où l'économie dans leur utilisation, leur valorisation optimale, l'opportunité de leur affectation et la préservation de leur qualité constitueront l'axe central de nos modes de développement''. -"Maroc vert" : un million de palmiers dattiers- La politique de préservation de la biodiversité, déjà bien ancrée dans les pratiques de développement au Maroc et les préoccupations du pays quant à la gestion et la mise à niveau des espaces et à la lutte contre la dégradation des sols, l'érosion et la désertification, s'est enrichi du plan "Maroc vert'', dernière initiative en date en la matière. Là aussi, on retrouve le souci de faire en sorte que le secteur agricole se développe sans que sa modernisation ne s'accompagne d'effets nuisibles pour l'environnement. L'un des volets les plus importants de ce plan porte sur la plantation d'un million de palmiers dattiers dans la région de Tafilelt à l'horizon 2015. Ce projet avait été lancé par SM le Roi en novembre dernier pour un coût total de 1,25 milliard DH. Le développement des palmiers dattiers au Tafilalet est l'un points important du programme national pour la sauvegarde de cette filière et la régénération des oasis, à travers la plantation de 2,9 millions de plants. Ce projet vise, à l'horizon 2011, la sauvegarde et le développement durable des oasis, avec l'introduction de nouvelles technologies agricoles, la rationalisation de l'utilisation collective des eaux, la valorisation des produits locaux et la préservation des systèmes productifs oasiens. -Adhésion effective à la dynamique mondiale- Fort de ces atouts, le Maroc, qui a intégré très tôt les aspects environnementaux dans ses politiques publiques de développement durable, prend part au sommet de Copenhague sur le climat, avec la volonté de partager son expérience avec les pays en voie de développement, en particulier africains, sachant que le Royaume a été, de tout temps, un porte-parole des préoccupations du continent noir aux plans économique et de développement. Dans le message adressé à la Conférence internationale de Copenhague sur la climat, SM le Roi souligne, à ce propos, que la fragilité des écosystèmes des pays africains, la vulnérabilité de leurs économies et leurs faibles capacités à résister aux changements climatiques, "conduiront à plus de pauvreté et à moins de sécurité dans de nombreuses régions du continent, situation d'autant plus injuste que ces pays, faibles émetteurs de gaz à effet de serre, subissent avec plus d'intensité les effets de ces changements climatiques''. Le Souverain ajoute que "la solidarité internationale, l'équité et le partage des responsabilités sont plus que jamais nécessaires pour soutenir ces pays dans l'élaboration et la mise en place des opérations d'adaptation qu'ils devront mener avec les appuis techniques et les soutiens financiers appropriés''. SM le Roi y souligne aussi le souhait du Maroc de voir le sommet de Copenhague aboutir à un accord qui réconcilie l'ampleur des défis avec des objectifs ambitieux et prenne en compte la nécessité d'agir avec la célérité requise pour sauver la planète Terre.