Quelque 8.500 familles vivant dans des bidonvilles dans la région de Tanger-Tétouan ont été relogées, soit un taux appréciable qui permet de déclarer 4 agglomérations de la région "villes sans bidonvilles", a-t-on indiqué mercredi à Larache lors d'une réunion sur l'état d'avancement de ce programme mené dans la région. Selon les donnée fournies lors de cette rencontre, à laquelle ont pris part des responsables aux ministères de l'Intérieur et de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace, les conventions "contrat de la ville" signées en 2004 pour la plupart des villes de la région avaient établi le nombre des familles concernées à 12.812, vivant dans 89 quartiers insalubres, répartis sur 9 centres urbains. Au cours de cette réunion, les participants ont relevé que les villes de Tanger, Tétouan et Ksar El Kébir doivent être déclarées "villes sans bidonvilles" au cours de cette année, après le parachèvement de l'opération de relogement de 790 familles. Selon les mêmes données, la ville de Larache connait la plus grande concentration du phénomène des bidonvilles dans la région, ainsi que la plus grande différence entre le nombre de familles inscrites dans le "contrat de la ville" (5.434 familles) et celui des familles vivant actuellement dans ce genre d'habitat (7.811), ce qui nécessite une mise à jour des données afin de déterminer les besoins réels en termes d'assiette foncière et de ressources financières à mobiliser pour éradiquer ces bidonvilles. Les opérations de relogement déjà réalisées à Larache ont concerné 3.246 familles, alors que 4.565 autres familles n'ont pas encore bénéficié de ce programme, dont 2.188 familles inscrites dans le "contrat de la ville". A cet égard, l'inspection régionale de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace a indiqué noté que l'éradication complète des bidonvilles à Larache à l'horizon 2012 nécessite une assiette foncière de 120 ha et une enveloppe budgétaire de 228 millions de DH. Concernant la ville d'Asilah, l'inspection régionale a souligné que cette ville souffre de la multitude d'intervenants et de différents obstacles ayant entravé le relogement de près de 400 familles, inscrites dans le "contrat de la ville" qui couvre un total de 1.860 familles. Elle a, dans ce sens, proposé plusieurs alternatives à même de réaliser les objectifs escomptés en perspective de déclarer Asilah "ville sans bidonvilles" dès 2011.
Intervenant lors de cette réunion, M. Larbi Mourid, wali, inspecteur général de l'administration territoriale du ministère de l'Intérieur, a indiqué que cette rencontre, faisant suite à la réunion des ministres de l'Intérieur, de l'Habitat et des Finances sur cette question, entend appréhender au mieux la problématique des bidonvilles et développer les mécanismes de mise en oeuvre de ce programme, selon une approche participative impliquant les différents intervenants. De son côté, M. Allal Sekrouhi, wali, directeur général des collectivités locales au même ministère, a noté que l'aboutissement du programme nécessite une bonne gouvernance dans la gestion des projets programmés, suggérant "la création d'une cellule sous la présidence du wali de la région pour assurer le suivi du dossier, la coordination des efforts et la mise en place d'une base de données sur les bidonvilles". Il a également la nécessité de recenser les bénéficiaires des différents programmes de soutien à l'habitat social, afin d'assurer leur accompagnement, social, financier et technique, avec la participation de l'ensemble des services concernés, tout en mettant l'accent sur l'importance d'équiper convenablement, en termes d'infrastructures et d'installations sociales, les lotissements et lots de terrain consacrés au relogement. Pour sa part, M. Said Zniber, secrétaire général du ministère de l'habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace, a qualifié de "positif" le bilan du programme "villes sans bidonvilles" dans la région de Tanger-Tétouan, affirmant que cette réunion a permis de dégager une vision plus globale pour ce programme, notamment au niveau de la ville de Larache. Il a aussi noté avec satisfaction la création d'une commission ministérielle entre les départements précités, ayant pour objectif de trouver des solutions aux problèmes auxquels est confrontée la mise en Âœuvre du programme. Cette réunion s'est tenue en présence du wali de la région de Tanger-Tétouan, M. Mohamed Hassad, des gouverneurs des provinces de la région, des élus et des représentants des agences urbaines et des services extérieurs concernés.