Longtemps délaissée aux aléas du temps, livrée aux attitudes imprévisibles des usagers, la forêt de Ain Chkef, principal réservoir d'oxygène de Fès, retrouve peu à peu verdure et propreté, des qualités dont se vantait jadis la population locale. (Par Morad Khanchouli) Située aux abords de la ville, cette forêt, qui s'étend sur 64 hectares, se trouve aujourd'hui au coeur d'une dynamique nationale de mise à niveau et de valorisation des ressources forestières urbaines et périurbaines. En peu de temps, elle a vu son couvert végétal maintenu, sa capacité d'accueil renforcée et son image de paysage périurbain améliorée. Ciblée par la nouvelle stratégie nationale de gestion active des ressources forestières urbaines et périurbaines, la forêt est aujourd'hui un chantier, avec l'entretien des pistes, reboisement, de réhabilitation et d'aménagement des espaces forestiers. Durant l'année écoulée, un montant de plus de 467.000 DH a été alloué par le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, à la réalisation de ces projets, dont certains sont dans un stade très avancé. Des actions qui concordent parfaitement avec la nouvelle génération de techniques de sylviculture visant le maintien du couvert végétal et de la capacité d'accueil et l'amélioration de l'image du paysage urbain et périurbain. L'élargissement des surfaces boisées est traité de manière à encourager de nouvelles formes de partenariats avec les collaborateurs locaux, afin de protéger ces zones contre toute convoitise. Cette opération, importante à maints égards, porte d'abord sur l'arrêt des dégradations dans les forêts urbaines et périurbaines existantes, puis sur la création de nouveaux espaces verts boisés autour des villes. L'aspect relatif à l'accueil du public est hissé au rang de chantier prioritaire. Des techniques des plus modernes sont utilisées, dans le double objectif de créer des conditions optimales de contact avec la nature pour les promeneurs, tout en maintenant l'authenticité de cette dernière en évitant le suréquipement et le risque de sa transformation en jardin. +LA VALORISATION DES FORETS PAR LA SENSIBILISATION DES USAGERS+ Pour la seule année 2009, dix neuf projets d'aménagement ont été achevés ou sont en cours de réalisation, en partenariat avec les collectivités locales, le secteur privé, la société civile, la préfecture, le Secrétariat d'Etat chargé de l'eau et de l'environnement et bien d'autres partenaires. La valorisation de cet écosystème forestier passe aussi par la sensibilisation des jeunes citoyens à la vitalité de sa préservation. Des programmes d'éducation à l'environnement, initiés par le Haut commissariat aux eaux et forêts, tentent de les sensibiliser à l'importance de l'arbre et de la forêt et aux conséquences de l'utilisation du bois et d'autres produits de la forêt dans la vie de tous les jours. Des activités sportives, ludiques et sensorielles, mariant approches éducative, scientifique et récréative sont menées dans ce sens. Tout au long de l'année écoulée, la forêt de Ain Chkef a ainsi abrité plusieurs campagnes d'information et de sensibilisation aux dangers qui hantent cet immense réservoir d'oxygène. Les élèves d'établissements scolaires de Fès, encadrés par des gardes forestiers et des animateurs nature du Haut commissariat, ont pu, dans ce sens, participé à des opérations de nettoyage de la forêt et de plantation d'arbres forestiers (pin d'Alep, caroubier, acacia cyanophylla, cyprès Arizona et eucalyptus). Des diplômes du Petit Forestier sont à chaque fois rendus aux écoliers. Une manière de forger chez eux un engagement éco-citoyen pour la préservation des ressources forestières.