La qualification des ressources humaines, à travers le renforcement de la formation dans les domaines juridique, technique et scientifique, est un pas essentiel dans la lutte contre la cybercriminalité, ont souligné, mercredi à Rabat, les participants à un atelier sur l'harmonisation du cadre légal de la cyber-sécurité en Afrique du Nord. S'exprimant lors de la séance de clôture de cette rencontre, les participants ont mis l'accent sur l'intérêt de la formation des magistrats, policiers et tous les acteurs chargés de veiller à l'application de la loi en la matière afin qu'ils puissent répondre efficacement à une criminalité qui s'adapte de plus en plus à l'évolution des nouvelles technologies de l'information. Ils ont, à cet égard, lancé un appel pour l'élaboration d'une législation pénale spécifique pour une criminalité elle-même spécifique. Les participants ont, par ailleurs, plaidé pour la nécessité d'associer dans le processus de lutte contre ce phénomène les différents acteurs public et privé intervenant dans différents domaines. Un intérêt particulier a été accordé ainsi aux mass médias qui pourraient contribuer activement à ce processus, à travers notamment des actions de sensibilisation sur les dangers et les risques de cette typologie criminelle. Dans une déclaration à la MAP, le conseiller régional et expert en TIC au Bureau de la Commission Economique pour l'Afrique du Nord (CEA), M. Mohamed Timoulali, a fait savoir que cet atelier a constitué une occasion pour ces participants d'examiner l'état des lieux des législations pénales de lutte contre la cybercriminalité. Les travaux de l'atelier ont mis l'accent sur les conditions appropriées pour la mise en place d'un cadre légal en la matière, a-t-il ajouté, précisant que cette approche est appelée à concilier entre la protection juridique de droit à l'information et la nécessité de réprimer la cybercriminalité. Il a, en outre, mis en relief "l'importance" et "l'utilité" de l'expérience du Conseil de l'Europe en matière de lutte contre la cybercriminalité dans la mesure où elle pourrait constituer un cadre référentiel pour les pays africains dans ce domaine. Organisé par le bureau du CEA, en collaboration avec le Conseil de l'Europe et Microsoft, cet atelier de deux jours s'est fixé pour objectif de renforcer les dynamiques nationales d'élaboration de cyber législation, de remettre la confiance et la sécurité dans l'économie du savoir, notamment en protégeant les données à caractère personnel et en sécurisant les transactions électroniques, mais également de supporter les efforts d'harmonisation dans d'autres régions de l'Afrique à travers l'échange d'expériences avec les autres régions du monde. Ont notamment pris part à cette rencontre des représentants de l'Union du Maghreb Arabe (UMA), de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale, de la Commission Economique et Sociale pour l'Asie Occidentale et de l'Organisation Arabe des Technologies de l'Information et de la Communication.