"L'altérité et la créativité" est le thème d'une conférence organisée, dimanche à Rich, dans le cadre de la première édition du festival culturel, en présence de chercheurs et spécialistes. Intervenant à cette occasion, l'universitaire Abdelkebir Jourji a défini l'altérité comme étant un concept qui s'inscrit dans un espace intellectuel de large empan, qui va de la philosophie, de la morale et du juridique jusqu'aux sciences sociales et humaines. L'altérité serait, selon M. Jourji, le caractère de ce qui est autre ou la reconnaissance de l'autre dans sa différence aussi bien culturelle que religieuse et s'oppose ainsi à tout ce qui est rejet injustifié ou regard stéréotypé de l'autre. De son côté, le chercheur Moulay Hassan Lmrani Benyaich a souligné que la croyance en l'altérité permet d'éviter les préjugés, les stéréotypes et les opinions lancées hâtivement contre l'autre, au moment où il faut d'abord connaître et comprendre cet autre et ensuite l'accepter comme il est, et non comme on veut le voir. Dans le monde de la créativité, a-t-il dit, beaucoup de figures de proue de la pensée ou de la littérature qui ont produit des chefs-d'oeuvre ont permis de jeter les ponts de communication et de compréhension entre les peuples, tels Dostoïevski, Gabriel Garcia Marquez et Ibn Khaldoun. Pour sa part, le poète d'expression française Mohamed Agoujil a attaqué ce conflit entre l'identité du moi et l'image de l'autre dans la période de la colonisation, dans une présentation dualiste : blanc/noir, colonisé/colonisateur, civilisé/sauvage, développé/sous-développé. "Les oeuvres écrites en langue française à cette période dont celles de Ahmed Sefrioui, Mouloud Feraoun ou de Driss Chraibi se voulaient une manière d'identification, à travers des autobiographies essayant de poser et répondre à la question : Qui suis-je ? Malheureusement, ces écrivains étaient généralement rejetés par tout le monde, par les français, les marocains et même par les intellectuels marocains arabophones, car ils étaient vus comme étant des aliénés au service du pouvoir colonisateur". L'Autre dans la deuxième période allant des années 80 du siècle dernier jusqu'à aujourd'hui, n'est plus un problème des clivages idéologiques, mais d'une dimension sociale et humaine, et c'est les cas de femmes et des écrivains de la troisième génération (littérature beurs) et de la littérature carcérale. Intervenant à cette occasion, l'universitaire Abdelkebir Jourji a défini l'altérité comme étant un concept qui s'inscrit dans un espace intellectuel de large empan, qui va de la philosophie, de la morale et du juridique jusqu'aux sciences sociales et humaines. L'altérité serait, selon M. Jourji, le caractère de ce qui est autre ou la reconnaissance de l'autre dans sa différence aussi bien culturelle que religieuse et s'oppose ainsi à tout ce qui est rejet injustifié ou regard stéréotypé de l'autre. De son côté, le chercheur Moulay Hassan Lmrani Benyaich a souligné que la croyance en l'altérité permet d'éviter les préjugés, les stéréotypes et les opinions lancées hâtivement contre l'autre, au moment où il faut d'abord connaître et comprendre cet autre et ensuite l'accepter comme il est, et non comme on veut le voir. Dans le monde de la créativité, a-t-il dit, beaucoup de figures de proue de la pensée ou de la littérature qui ont produit des chefs-d'oeuvre ont permis de jeter les ponts de communication et de compréhension entre les peuples, tels Dostoïevski, Gabriel Garcia Marquez et Ibn Khaldoun. Pour sa part, le poète d'expression française Mohamed Agoujil a attaqué ce conflit entre l'identité du moi et l'image de l'autre dans la période de la colonisation, dans une présentation dualiste : blanc/noir, colonisé/colonisateur, civilisé/sauvage, développé/sous-développé. "Les oeuvres écrites en langue française à cette période dont celles de Ahmed Sefrioui, Mouloud Feraoun ou de Driss Chraibi se voulaient une manière d'identification, à travers des autobiographies essayant de poser et répondre à la question : Qui suis-je ? Malheureusement, ces écrivains étaient généralement rejetés par tout le monde, par les français, les marocains et même par les intellectuels marocains arabophones, car ils étaient vus comme étant des aliénés au service du pouvoir colonisateur". L'Autre dans la deuxième période allant des années 80 du siècle dernier jusqu'à aujourd'hui, n'est plus un problème des clivages idéologiques, mais d'une dimension sociale et humaine, et c'est les cas de femmes et des écrivains de la troisième génération (littérature beurs) et de la littérature carcérale. Exposant sa communication en langue amazighe, le poète et traducteur Ali Ikken a abordé la définition philosophique de l'altérité, comme étant une acceptation de l'autre, même celui qui vit en moi, comme l'explique le poète français Rimbaud : "-je- est un autre". Mais, estime-t-il, le grand Autre pour l'écrivain ou le créateur c'est le lecteur ou le récepteur en général. Il a aussi essayé de détecter la relation du moi à l'autre dans un texte poétique, expliquant que l'autre reste présent dans tous les textes et oeuvres de créativité, car "même si on écrit ou on parle dans toutes les langues, avec cette possibilité d'être habité par l'autre, je formule mes propres phrases, mes propres idées et mes propres aspirations". Auteur d'un livre intitulé "De la Rencontre, essai sur le possible", Atman Bissani a souligné, de son côté, le caractère inconditionnel de la connaissance de l'autre, une certaine hospitalité envers cet autre, mais aussi une obligation pour le mode du "vivre ensemble". En matière de traduction, à titre d'exemple, le texte vit sous une autre lumière son dépaysement, comme le souligne Kilito, mais cela lui permet également un voyage et un certain épanouissement dans la langue de l'autre, dans la culture de l'autre et dans l'âme de l'autre. Quant à Omar Abboud, docteur en littérature arabe, il a estimé qu'autrefois, l'image des peuples se reflétaient à travers leur appartenance religieuse, ce qui a influé, positivement ou négativement selon le cas, les productions littéraires à la fois du moi et de l'autre. Cependant, certaines oeuvres littéraires, a-t-il renchéri, mettent leurs idées et conceptions aux prises avec les idées et réflexions de l'Autre, comme étant un cadre de référence incontournable, ce qui est à bannir, puisque l'autre est, certes, l'une des sources d'inspiration, mais aussi un simple élément d'un tout.