Le public du festival Timitar d'Agadir a eu droit jeudi soir à une série de spectacles hauts en notes et en couleurs donnés par des artistes marocains et étrangers qui ont enflammé une foule des grands jours sur toutes les scènes. Du groupe vedette de la musique amazighe, Oudaden, à Cheba Zahouania, l'une des figures du raï d'aujourd'hui, au chanteur malgache Mami Bastah, à Mouja Vibration, Amazigh Kateb ou encore le Jimi Hendrix du ribab, Bouhssine Foulane: le spectacle était au rendez-vous avec une brochette de musiciens de tous les horizons répondant à presque tous les goûts. Sur les places Al amal et Bijaouane et au théâtre de verdure, l'ambiance était à son paroxysme et l'affluence est encore plus importante qu'au premier jour. Aux sons du banjo, de la guitare électrique, des nakus, et du tam tam, le groupe Ouadaden a réussi une véritable communion avec le public en interprétant notamment certains morceaux qui ont fait leur succès durant une carrière longue de 25 ans. Le deuxième concert de la soirée a été donné par Cheba Zahouania, de son vrai nom Halima Mazzi, une chanteuse qui excelle aussi bien dans le registre du raï traditionnel des cheikhâtes que dans le raï moderne. Avec sa voix gutturale et voluptueuse, cette native d'Oran d'un père marocain et d'une mère algérienne, compte parmi les grandes figures du raï d'aujourd'hui. Le public jeune a été particulièrement choyé lors de cette deuxième soirée de Tmitar avec des spectacles signés Kamlinn, trait d'union sud-sud avec la rencontre du trio réunionnais Lo Griyo et trois musiciens d'Agadir, Amazigh Kateb, chanteur et musicien algérien qui vient de sortir son album "Marchez Noir", Mouja Vibration, symbole d'un reggae Soussi qui emprunte à la funk, à la pop, et aux musiques traditionnelles, Ahmed Mahrach de OneVoiz, un Marocain natif d'Amsterdam considéré comme un des artistes les plus prometteurs de la scène Hip Hop, ainsi que le VJ La Mirza du Liban et le Vj et Dj Goldenberg et Schmuyle de France qui mêlent musiques électroniques et projection d'images en direct. Jusqu'à samedi, les festivaliers auront l'occasion de suivre une trentaine de concerts interprétés par quelque 600 artistes issus du répertoire des musiques actuelles et urbaines ainsi que de la world music. L'édition 2010 donne une nouvelle fois, selon les organisateurs de Timitar, l'occasion à la région du Souss de faire rayonner les richesses et le patrimoine de la culture amazighe et d'accueillir les musiques des quatre coins du monde en mettant à l'honneur les valeurs d'ouverture, d'échange et de partage. En sept éditions, plus de 3.500 artistes ont été invités à partager leur univers, leur culture et leur musique, indique-t-on, ce qui a donné lieu à un échange entre les artistes et le public mais également entre les artistes eux-mêmes.