Le comédien, dramaturge et maître du zajal Ahmed Tayeb El Alj a eu, vendredi à Agadir, des rencontres avec les étudiants de l'Université Ibn Zohr et le grand public de la ville, où il a notamment parlé de sa vie et de sa conception du théâtre. Ces rencontres sont initiées dans le cadre d'un hommage à Molière, dont le nom est largement associé au Maroc à Tayeb Laâlej qui a réussi à adapter, dans le langage et le contexte marocains, de grands classiques du dramaturge français du XVIIème siècle. Comme Molière, El Alj est le fils de marchand de tissus, comme Molière il refuse de reprendre l'affaire familiale. Menuisier puis vendeur, il apprendra seul à lire et à écrire et brillera dès ses premières apparitions sur scène. Comme Molière, il écrira sa vie durant. Le non de ce natif du quartier des Khrachfiyine, en pleine médina de Fès, en 1928, est devenu inséparable de celui de la troupe de Maâmoura, dans laquelle il débuta comme technicien-menuisier. Quelques années plus tard, il jouait les premiers rôles et adaptait au contexte marocain de grandes pièces de Molière et d'autres grands du théâtre. Il a ainsi écrit plus de cent pièces pour la Troupe de Maâmoura. Il croit à la force de la comédie et choisi de "faire rire pour corriger les vices des hommes". Ahmed Tayeb Laâlej et Tayeb Seddiki ont fortement contribué à faire connaître au grand public l'Œuvre du dramaturge français qui fut une source d'inspiration du théâtre populaire marocain. Dès les années 1950, les pièces de Molière sont traduites en darija puis adaptées et jouées, la première étant les Fourberies de Scapin. Les rencontres avec Ahmed Tayeb El Alj s'inscrit dans le cadre d'une tournée du grand classique de Molière, "Le Bourgeois gentilhomme" que présente samedi à Agadir, dans une version très moderne, la troupe française "Agence de voyages imaginaires" dirigé par le metteur en scène marseillais Philippe Car. La tournée Molière est organisée par les instituts français et l'ambassade de France au Maroc.