Les travaux de la quatrième journée nationale de l'association marocaine des pharmaciens du secteur public (AMPSP) se sont ouverts, samedi matin à Rabat, sous le thème "Le rôle du pharmacien dans la prise en charge du cancer". Cette rencontre a pour objectif de démontrer le rôle important du pharmacien dans la lutte contre le cancer, étant le spécialiste du médicament, a expliqué M. Abdelhakim Zalim, président de l'AMPSP. La lutte contre le cancer, nécessite de "donner le meilleur médicament au bon moment pour assurer le traitement adéquat", a indiqué M. Zalim dans une déclaration à la MAP, estimant qu'il est impératif pour la pharmacie publique d'avoir les médicaments adaptés aux pathologies cancéreuses et en quantité suffisante, répondant au protocole du traitement et sa périodicité. La lutte contre le cancer nécessite un accès équitable de tous à la prévention, au dépistage, aux progrès thérapeutiques et aux innovations technologiques dans un système de soins de qualité, a-t-il ajouté. Selon les données citées par les intervenants, 35.000 nouveaux cas de cancer sont recensés chaque année, dont seulement 12.000 sont pris en charge. Ce fléau serait responsable de 7,2 pc des décès. Des statistiques réalisées en 2004 ont révélé que le cancer du sein, est le plus diagnostiqué chez les femmes, avec plus de 36 pc des cas et le cancer de poumon, provoqué essentiellement par le tabagisme, est le plus fréquent chez les hommes, avec 23,8 pc. Les intervenants à la première séance axée sur l'épidémiologie du cancer au Maroc et le plan national de prévention et de contrôle du cancer (PNPCC), exposés par MM. Chakib Nejjari et Hassan Errihani, ont souligné que selon des chiffres publiées par le ministère de la Santé en 2007, les tumeurs représentent 8,5 pc principales causes des décès. Les facteurs de risques de ce fléau sont pour la plupart évitables, notamment le tabagisme, l'alcoolisme, l'environnement professionnel et l'alimentation. Les spécialistes mettent également en cause des facteurs génétiques et l'exposition au soleil dans certains cas de cancer. Les épidémiologistes considèrent que plus de 40 pc des cas de cancer peuvent être évités en agissant sur les facteurs de risque, et un tiers des cas peuvent être guéris s'ils sont diagnostiqués précocement et traités à temps. La lutte contre le cancer nécessite une approche globale multisectorielle et multidisciplinaire, ce que le PNPCC a préconisé, pour offrir un cadre adéquat à la lutte contre le cancer. Evoquant ce plan national, présenté en mars dernier sous la présidence effective de SAR la Princesse Lalla Salma, les intervenants ont souligné notamment les 78 mesures qui y sont listées, particulièrement celles concernant l'accès aux médicaments et la réduction des prix des médicaments pour le traitement du cancer. Le plan, qui s'étalera de 2010 à 2019, a également recommandé des mesures opérationnelles réparties en grands axes stratégiques, prévention, détection précoce, diagnostic et traitement, soutien social, prise en charge, soins palliatifs, et recherche-formation. Le rôle du pharmacien dans la prise en charge de la douleur en ambulatoire, la chimiothérapie anticancéreuse, la préparation des cytostatiques en milieu hospitalier sont également à l'ordre du jour de cette 4ème journée nationale de l'AMPSP.