Sahara : soutien unanime du Sénat chilien à l'Initiative marocaine d'autonomie pour le Sahara    Après la signature d'un mémorandum d'entente entre le Maroc et la Mauritanie : une volonté commune de progresser vers la sécurité énergétique durable et la diversification des sources d'énergie    Abdellah Ben Mellouk prend les rênes de la diplomatie économique au MAE    Taza: Distribution de produits alimentaires et de couvertures aux personnes touchées par la vague de froid    Exposition "Trois continents, trois regards", une célébration de la diversité    Infertilité masculine : L'intérêt de l'échographie des testicules    « The Hamish Bowles Collection » : Une rétrospective unique au Musée Yves Saint Laurent Marrakech    Mort de Jean François Kahn : Adieu JFK !    Affaire Boualem Sansal : la pro-Polisario Rima Hassan vote contre une résolution européenne qui condamne l'Algérie    La vaccination des enfants : une priorité    Climat : mobilisation générale face au froid glacial    La pauvreté prolifère !    Etats-Unis : Trump suspend les employés des programmes de diversité    France : levée de boucliers contre l'idée d'une taxation de certains retraités    Découvert bancaire : complément de salaire ou mal nécessaire ?    Oscars 2025 : Voici la liste complète des nominés    Le Brésil s'apprête à lancer un plan national de développement ferroviaire    Le CIDC appelle à renforcer la coopération commerciale intra-OCI    L'Algérie s'approprie la libération d'un Espagnol, enlevé sur son territoire    La France se dotera d'une police pénitentiaire en 2026    Mauritania agrees to major strategic projects with Morocco    Maroc : Sept ans de prison ferme pour l'auteur des menaces de mort contre Ahmed Assid    PSG - Manchester City (4-2) : Achraf Hakimi a vécu l'«un des matchs les plus incroyables»    CGEM : Fouzi Lekjaa appelle à une vision collective    Africa : Nasser Bourita and Yassine Mansouri received by the Congolese President    La World Surf League revient à Taghazout pour le Pro Taghazout Bay    L'Egyptien Omar Marmoush signe à Manchester City jusqu'en 2029    Tennis .Open d'Australie 25 : L'Américaine Madison Keys et la Biélorusse Aryna Sabalenka finalistes    Le Maroc et le Vietnam s'engagent à renforcer la coopération parlementaire    La Chine soutient le parcours de développement de la Mauritanie et confirme la profondeur de ses relations avec Nouakchott    Fiscalité, Mondial 2030, Etat social... Le grand oral de Lekjaa à la CGEM    Hatim Seffar, un nouveau PDG de la SGLN    La révolution des élèves en Algérie : Manifestations des jeunes contre la situation de l'éducation et un avenir incertain    Trump reclassifie les Houthis en tant qu'organisation terroriste étrangère    Le Maroc se rapproche de la finalisation d'une route stratégique reliant Smara à la Mauritanie : Un nouveau corridor qui renforce la coopération économique et sécuritaire    Zouj Bghal: Les autorités algériennes relâchent un groupe de 36 Marocains    Le vice-directeur du journal "La Vanguardia" espagnol écrit : Trump ouvrira un consulat américain à Dakhla, et la France également    CAN (Maroc-2025) : le tirage au sort prévu le 27 janvier à Rabat    1-54 : Il était une foire… où l'art africain brillait de mille feux    Riyad. Le caftan marocain fait sensation aux Joy Awards    Las Palmas. Ayman El Wafi dans le viseur !    Bilan 2024. 78.685 tentatives d'émigration irrégulière avortées au Maroc    Souveraineté sanitaire. L'Afrique doit s'y mettre    El Guerguerat. 37 kg de cocaïne dissimulée dans les moteurs de camions    Les exportateurs d'agrumes marocaines vers les Etats-Unis épongent les pertes de 2023    De la musique à la gastronomie, le Maroc brille à l'Unesco    Les prévisions du jeudi 23 janvier    FICAM 2025 : Le cinéma d'animation en interaction avec le jeu vidéo à Meknès    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Egypte : les vieilles filles se rebellent sur Facebook
Publié dans Maghreb Observateur le 03 - 03 - 2009

Yomna Mokhtar a 27 ans. Et elle n'est pas mariée. En Egypte, ce n'est pas un crime, mais une source de moqueries, de vexations, voire de stigmatisation et de marginalisation. Résultat, le mariage apparaît comme le seul moyen d'obtenir la paix sociale. C'est ainsi que des femmes s'unissent à des hommes plus par raison que par amour. Mais le remède se révèle parfois pire que le mal… C'est pourquoi Yomna Mokhtar a créé en mai 2008 le groupe « Les vieilles filles pour le changement » sur le site Internet de socialisation Facebook. Le groupe, en langue arabe, compte près de 800 membres et connaît un succès grandissant. La journaliste de 27 ans explique les objectifs de son initiative et revient sur la pression sociale que subissent les célibataires.
Afrik.com : Quel est l'objectif de votre groupe dédié aux « vieilles filles » ?
Yomna Mokhtar : Mon objectif est de changer les idées fausses de la société sur les « vieilles filles » et convaincre les filles de ne pas se laisser influencer par les idées de la société. Le groupe aide les filles à faire sortir la pression et à l'utiliser pour atteindre le succès. Il explique aussi la culture du mariage et comment choisir l'homme convenable.
Afrik.com : Comment diriez-vous que les femmes célibataires sont perçues en Egypte ?
Yomna Mokhtar : Elles sont considérées comme des demi-femmes car la société ne voit la femme que dans le rôle de mère. Si elle n'est pas mariée, alors elle n'est pas une femme complète.
Afrik.com : Comment se caractérise la marginalisation des femmes célibataires dans la famille, entre amis, au travail… ?
Yomna Mokhtar : Dans la famille, les parents ne cessent pas de pousser la fille à accepter n'importe quel homme, en se moquant d'elle parce qu'elle n'a pas pu attirer un homme. Pour ce qui est de l'amitié, quand une femme se marie elle cesse de contacter ses amies non mariées car elle pense qu'elles seront jalouses d'elle. Au travail, on entend tout le temps la question : « Pourquoi tu n'es pas mariée à cet âge-là ? », comme si la femme était responsable de ne pas être mariée. Il y a par ailleurs beaucoup des films égyptiens qui montrent que la fille non mariée n'est pas belle. Les films se moquent de la fille non mariée et la traitent comme un sujet de moquerie.
Afrik.com : Savez-vous si la pression est aussi forte pour les hommes célibataires ?
Yomna Mokhtar : La pression est seulement forte pour les femmes. Il n'y a aucune pression sur les hommes.
Afrik.com : Comment les femmes vivent-elles psychologiquement les pressions ?
Yomna Mokhtar : Elles perdent confiance en elles et les pressions l'empêchent d'atteindre ses objectifs dans le travail. En même temps, la société considère moins son succès dans le travail car elle n'est pas mariée.
Afrik.com : Avez-vous entendu parler de femmes qui se marient juste pour échapper à la pression ?
Yomna Mokhtar : Oui, il y a des filles qui pensent de cette façon. Les conséquences sont qu'elles vont divorcer et qu'à la place d'être appelées « vieilles filles » elles seront appelées « femmes divorcées » avec enfants.
Afrik.com : Les femmes se rendent-elles compte qu'en cas de divorce elles risquent une autre forme de stigmatisation ?
Yomna Mokhtar : Oui, mais quelques filles préfèrent être appelées « divorcée » que « vieille fille ». Parfois, elles veulent échapper à la stigmatisation quelque soient les conséquences. Quelques filles essayent aussi de se marier seulement pour avoir des enfants parce que la religion n'accepte pas les relations sexuelles hors-mariage.
Afrik.com : Certaines trouvent-elles des stratégies pour justifier leur célibat ou échapper à la pression, en quittant le pays par exemple ?
Yomna Mokhtar : Dans une société conservatrice, il n'est pas acceptable pour la plupart des filles de voyager seule ou d'habiter seule loin de la famille. Mais quelques filles essayent de montrer à leur famille qu'elles peuvent être responsables d'elles-mêmes, surtout si elles sont indépendantes et ont un travail.
Afrik.com : Cette pression est-elle une spécificité égyptienne ou les femmes d'autres pays vivent la même chose ?
Yomna Mokhtar : La plupart des pays arabes ont le même problème. Il se rencontre aussi en Malaisie, car j'ai reçu des messages de femmes malaisiennes qui affrontent le même problème. J'ai aussi entendu qu'en Occident, on appelle les filles non mariées « vieilles filles » et « old maids ».
Afrik.com : Des hommes et des couples ont rejoint votre groupe Facebook. Comment l'expliquez-vous ?
Yomna Mokhtar : Je pense que discuter des « vieilles filles » est tabou et que plusieurs hommes ont la curiosité de savoir comment elles pensent. Ça me fait plaisir parce que j'essaye de diffuser mes idées dans la société.
Afrik.com : Savez-vous si certains critiquent votre initiative ?
Yomna Mokhtar : Il y a beaucoup des femmes qui n'aiment pas le terme « vieille fille » et surtout le terme « anies », en arabe. Elles considèrent mon initiative comme un pas en arrière qui renforce le côté péjoratif de « anies ».
Visiter le groupe Facebook « Les vieilles filles pour le changement »


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.