L'un des objectifs du gouvernement actuel au Maroc est le plein emploi, en particulier pour tous ces jeunes diplômés qui, après tant d'années d'études, de privations et de souffrances pour leurs parents qui ont sacrifié le maximum pour assurer de bonnes études à leurs enfants, sont toujours au chômage. La privatisation des organismes, offices et sociétés d'Etat au Maroc tarde à donner les résultats escomptés, en particulier dans certains domaines sensibles comme la privatisation de la Sodéa et de la Sogéta. Ces deux sociétés d'état - la Sodéa gère des fermes plantées et la Sogéta les terres vierges récupérées des anciens colons français - ont fait couler beaucoup d'encre. Mais ce dossier épineux a été à chaque fois reporté aux calendes grecques et entre temps ce patrimoine n'a cessé de fondre comme neige au soleil, "perdant" ses meilleures fermes et terres alors que le restant, faute de moyens, se trouve mal géré. La Sodéa et la Sogéta croulent sous les dettes. Pourtant il y a quelques années une information avait circulé tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Maroc selon laquelle la privatisation de la Sodéa et de la Sogéta était imminente, selon un schéma qui devait répondre aux espoirs du secteur agricole et agrumicole marocain. Malheureusement ce beau projet n'a jamais vu le jour. De quoi s'agit-il ? Le fait que la loi marocaine ne permet pas aux étrangers d'être propriétaires terriens et afin que ces fermes et terres ne tombent pas entre les mains de spéculateurs financiers marocains avides ne regardant que le côté financier de l'opération, le projet consistait à faire assurer la gestion de ces fermes et terres dans un cadre de "location-achat" par des ingénieurs et techniciens marocains, employés par le ministère de l'Agriculture et les différents offices agricoles. Le gouvernement marocain devrait offrir aux ingénieurs et techniciens agricoles qui souhaitent se lancer à leur compte dans le privé - afin de mettre en application l'expérience acquise tout au long de leur carrière dans le ministère de l'Agriculture et les Offices - des parcelles de fermes de la Sodéa et des terres de la Sogeta selon un cahier de charges strict, pour assurer la bonne exploitation de ces terres tout en permettant à ces ingénieurs et techniciens de devenir propriétaires après un certain nombre d'années d'exploitation. L'acquisition de ces terres devrait se faire dans un cadre de crédit accordé par l'Etat à ces nouveaux propriétaires, tout en se portant garant pour eux auprès des banques afin qu'ils aient suffisamment de fonds de roulement nécessaires à la bonne gestion de ces fermes et terres. Le but recherché est d'assurer la valorisation de ces fermes et terres et le recrutement de jeunes techniciens agricoles pour les seconder dans leurs tâches. Une telle opération devrait aussi permettre de dégager un grand nombre d'emplois du Ministère de l'Agriculture et de différents Offices, permettant ainsi le recrutement, au sein de cette administration, de nouveaux ingénieurs et techniciens au chômage. Malheureusement ce projet pour les raisons qu'on peut imaginer... a été mis aux oubliettes et le nombre de fermes de la Sodéa a continué à diminuer et une grande partie des terres de la Sogéta reste en jachère. Ne serait-il pas opportun pour le Gouvernement de S.M. Mohamed VI de reprendre ce dossier qui pourrait être une excellente ouverture à la nouvelle politique du plein emploi de ce gouvernement et ainsi venir en aide à tous ces jeunes techniciens marocains qui ne demandent qu'à participer à l'épanouissement de l'économie marocaine si on leur donne les moyens nécessaires pour le faire.