L'hygiène alimentaire, un sujet qui fait couler beaucoup d'encre et qui consiste à susciter des débats enflammés. Les citoyens sont convaincus, aujourd'hui, qu'ils consomment, chaque jour, de plus en plus d'aliments infectés de produits toxiques. Bon nombre des produits alimentaires consommés quotidiennement, censés nous apporter les éléments nutritifs indispensables à l'organisme, seraient, en fait, de plus en plus impropres à la consommation. En effet, des militants du mouvement consumériste pointent du doigt les conditions de mûrissement ou de cuisson de certains produits alimentaires mis en vente dans les marchés. Selon ces derniers il s'agit d'une situation qui perdure depuis pas mal de temps. Globalement, les régions agricoles au Maroc sont réputées pour leurs énormes potentialités agricoles. En raison de la richesse des sols, d'une pluviométrie importante et d'un climat favorable, ces régions connaissent chaque année une production fruitière considérable notamment les fraises, bananes et tomates au point qu'on présente des zones agricoles comme le Gharb, le Loukkous et le Souss comme le grenier fruitier du Maroc avec leurs innombrables vergers et leurs cultures sous serres qui s'étendent sur des milliers d'hectares. Seul bémol, certains agriculteurs qui ne cherchent que le gain rapide, commencent à utiliser des substances dangereuses pour la santé. «Plusieurs fruits qui inondent périodiquement les marchés, attirent de nombreux clients pour les besoins de la consommation. Seulement, certaines habitudes qui commencent à s'installer chez des revendeurs et des producteurs posent problème. Ces habitudes mettent en péril la qualité naturelle des fruits sur les marchés puisque certains acteurs du secteur utilisent des substances chimiques pour le traitement contre les maladies phytosanitaires et le mûrissement ou la cuisson rapide des produits. Les pesticides ainsi que d'autres agents chimiques sont en effet utilisés à très grande échelle dans de nombreux pays. Les agriculteurs font appel à ces produits afin d'accroître les rendements des terres agricoles ou bien préserver la richesse des sols. Ces substances sont certes très utilisées dans les pays occidentaux qui possèdent de véritables industries de production de pesticides destinés à la lutte contre les insectes nuisibles mais ils sont actuellement exportés un peu partout dans le monde. Le hic, c'est que l'utilisation à outrance de tels produits a un impact très lourd à la fois sur l'environnement et l'homme. Ainsi, le recours aux pesticides à grande échelle a pour conséquences la contamination des nappes phréatiques et des cours d'eau et l'appauvrissement du sol. D'un autre côté, les pesticides posent un véritable problème de santé pas seulement pour les utilisateurs qui sont les plus exposés, mais aussi pour la population. Les effets de ces substances à terme provoquent de nombreux problèmes de santé. En effet, les personnes exposées aux pesticides ont plus de risque de développer certaines maladies que les autres : cancer, problèmes neurologiques, affaiblissement du système immunitaire... De même, certains exploitants agricoles ne sont pas bien informés sur les dispositifs de sécurité à adopter en cas de leur utilisation. Cela peut rendre pire la situation. La situation devient inquiétante à cause de l'usage abusif du carbure "carbone d'éclairage'' pour le mûrissement des fruits et des jets de pesticides contre certains insectes qui ravagent la tomate ou d'autres cultures en plein champ. Ce sont généralement des intermédiaires qui mènent impunément leurs activités sans se soucier des conséquences sanitaires de leur business sur les consommateurs. Par ailleurs, certains boulangers mercantiles n'hésitent pas à utiliser des matières néfastes. Nonobstant des résidus de pesticides de traitement des céréales, des boulangers utiliseraient des substances douteuses pour gonfler et blanchir le pain. Le but étant de tirer de gros bénéfices au détriment des consommateurs. Aujourd'hui, une chose est sûre : certains produits chimiques utilisés sont dangereux. Il est temps pour les autorités compétentes interviennent afin d'arrêter ce phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur. Mustapha CHABBAK