Une feuille de route pour la relance du secteur de la construction sera enfin élaborée. C'est ce qui été convenu, ce mardi à Rabat, lors d'une rencontre d'Abdelahad Fassi Fihri, ministre de l'Aménagement du Territoire National, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Politique de la Ville, accompagné de Fatna El Khiel, Secrétaire d'Etat chargée de l'Habitat, avec des membres de la Fédération Nationale du Bâtiment et Travaux Publics (FNBTP) et de la Fédération Marocaine du Conseil et de l'Ingénierie (FMCI). Après de longues années d'attente, les professionnels du BTP, ingénierie comprise, verront ainsi leur souhait, tant attendu, se concrétiser, à savoir une feuille de route susceptible de donner une bouffée d'oxygène au secteur. Une fois élaborée et mise sur les rails, cette stratégie permettra, selon les professionnels, de maximiser les retombées économiques de la commande publique, de disposer d'une ingénierie pérenne, performante et compétitive, de consolider le rôle de la FNBTP et la FMCI en tant qu'interlocuteurs des pouvoirs publics, de renforcer les compétences humaines, et d'accompagner les entreprises dans leur processus d'internationalisation... Une bouffée d'oxygène sera alors donnée à ce secteur, affecté par pas mal d'entraves. Premièrement, la baisse du volume des commandes privées et publiques a, bien sûr, un impact négatif sur l'activité des entreprises, dont une grande partie a été, en effet, obligée d'arrêter son activité. Selon l'Observatoire du commerce de l'assureur crédit Euler Hermes, parmi les 6 000 défaillances d'entreprises enregistrées en 2016, une grande partie est issue du BTP. La CNCP voit le jour Pour remédier d'ailleurs à cette question de la commande publique, la Commission nationale de la commande publique (CNCP), qui remplace la Commission des marchés, a vu le jour en janvier dernier. C'est un organe autonome dont le rôle majeur est l'encadrement de la commande publique en vue d'une meilleure maîtrise des dépenses publiques. Elle doit, en outre, veiller à l'application des textes réglementaires régissant les marchés publics et traiter les réclamations des candidats aux appels d'offres. De même, les entreprises s'activant dans ce domaine font face au problème de la concurrence étrangère, puisque tous les appels d'offres financés par le Budget de l'Etat sont ouverts à la concurrence étrangère. En principe, ces appels d'offres publics sont ailleurs réservés aux entreprises nationales uniquement. Cette situation les expose au refus de la majorité des maîtres d'ouvrage d'appliquer la préférence nationale fixée par les cahiers des prescriptions spécifiques, selon laquelle 15% des marchés seraient réservés aux entreprises marocaines. L'informel prend, lui-aussi, des ampleurs angoissantes. Certains promoteurs font appel à des entreprises non structurées, sous prétexte que leurs services ne sont pas chers. Et ce, bien sûr, au détriment de la qualité et de la sécurité. Le retard de paiement est aussi pointé du doigt, puisqu'il dépasse généralement les 90 jours. Ce qui affecte la trésorerie des entreprises qui se trouvent obligées d'emprunter auprès des banques pour assurer la continuité de leur activité. En 2017, le secteur des BTP a créé 11.000 postes nets d'emplois, 3 000 en milieu urbain et 8.000 en milieu rural, après une création annuelle moyenne de 20.000 postes au cours de la période 2014-2016. A. CHANNAJE