Après une année 2015 baissière pour la Bourse de Casablanca, 2016 a été celle du redressement. Dans un contexte de faiblesse des taux obligataires favorisant l'arbitrage pour le marché action, le MASI et le MADEX ont entamé l'année écoulée sur une tendance haussière effaçant les pertes passées. Trend qui s'est maintenu sur l'ensemble de l'année et qui s'est accentué suite à la publication des résultats semestriels des sociétés de la Place. En effet, la capacité bénéficiaire a affiché une progression notable de +14%, intégrant notamment le redressement des activités des sociétés immobilières de la Place ainsi que la montée en puissance des filiales africaines des Groupes cotés. Le MASI et le MADEX ont ainsi clôturé l'année avec des performances respectives de 30,46% et de 31,59%, propulsant la Bourse de Casablanca aux premiers rangs en Afrique et dans la zone MENA (dont +18,1% sur les 4 derniers mois de 2016). Au volet des plus fortes hausses de l'année, ALLIANCES arrive en tête avec une performance de 125,4%, suivie de près par TOTAL Maroc qui gagne 124,2% et par SNEP avec un bond de 104,4% sur l'année. La capitalisation boursière, elle, s'est renforcée de 27% par rapport à 2015 à 413,3 milliards de dirhams avec un marché qui traite à 21,3x et à 19,1x ses résultats prévisionnels 2016e et 2017e et offre un Dividend Yield estimé à 3,7% en 2016. La croissance de la capacité bénéficiaire devrait ressortir, selon les estimations de BMCE Capital, à 17,5% pour l'ensemble du marché à 30,2 milliards de dirhams. Côté volumétrie, les transactions sur le marché actions se sont établies à 50,1 milliards de dirhams, en progression de 11,6% par rapport à 2015 accaparés à hauteur de 63,3% par le Marché Central, soit 34,2 milliards de dirhams contre 36,7% pour le Marché de Blocs, soit 19,9 milliards de dirhams. Le volume quotidien moyen a également progressé de 7% par rapport à 2015 pour atteindre 136,8 millions de dirhams en 2016. Il a été dynamisé principalement par les échanges sur Attijariwafa Bank, BCP, Addoha, et Maroc Telecom polarisant conjointement 45% des volumes échangés à plus de 16 milliards de dirhams. En perspective, 2017 devrait être l'année des opérations stratégiques. Après une année 2016 marquée par une forte reprise du marché boursier, 2017 devrait, selon BMCE Capital, consolider cette orientation capitalisant notamment sur : - Les bonnes anticipations de relance de l'économie nationale, avec un raffermissement du taux de croissance du PIB de 4,2% selon la prévision centrale. - Une capacité bénéficiaire attendue en progression à deux chiffres en 2016 (+17,5% à 30,2 milliards de dirhams) et +6,8% en 2017. - Les effets de la mise en œuvre de la réforme du marché financier qui devrait se matérialiser par davantage de transparence en matière de communication financière (publications trimestrielles) et de création de nouveaux compartiments de marchés (marché à terme, marché des PME, etc.). - L'arbitrage favorable pour le marché action notamment pour les institutionnels toujours à la recherche de rentabilité supérieure dans un contexte de retour de la liquidité et de stabilité des taux. Toujours selon les analystes de BMCE Capital, sur la base de leurs prévisions d'évolution de la capacité bénéficiaire revue à la hausse à 17,5% en 2016 et à 6,8% en 2017 (suite aux dernières actualisations) et du niveau d'égalisation du rendement obligataire avec celui de l'action, le potentiel théorique de hausse maximum du marché est compris entre 30% et 35% en 2017, correspondant à PE cible du marché de 29,0x, toutes choses étant égales par ailleurs. Ceci étant, les niveaux actuels de valorisation du marché restent élevés à 21,3x notamment par rapport aux peers à l'international. Ce qui, en l'absence de papiers frais à injecter en 2017, pourrait peser sur l'évolution à venir de la performance du marché. Mohamed RAKIB