Le Centre d'Etudes et de Recherches Démographiques (CERED) a rendu publics, dernièrement, ses projections de la population de 2014 à 2050, ainsi que celles des ménages sur la même période. Il a, de même, établi des projections de la population par région, province et préfecture. L'année 2030 a été retenue comme termes de ces dernières projections en raison des aléas qu'il y a à projeter des populations souvent peu nombreuses sur le long terme, note cette institution qui précise que les perspectives démographiques des régions et des provinces sont souvent utilisées dans un contexte de planification. Ainsi, il est indispensable de disposer d'un outil d'aide à la décision mis à jour régulièrement. Les dernières perspectives démographiques régionales et provinciales réalisées par le CERED datent de 2008. La répartition en pourcent du croît démographique total selon les régions pour la période des projections montre que la région du Grand Casablanca-Settat contribuerait avec une grande part, soit 26,2%, talonnée par les régions de Rabat-Salé-Kénitra (13%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (12%), Sous-Massa (11,6%) et Marrakech-Safi (11,4%). Ces cinq régions, les plus peuplées en 2014, continueraient de l'être en 2030. Elles contribueraient ainsi à elles seules par environ 74,3% de l'accroissement démographique total du Maroc. En termes de vitesse d'accroissement démographique, ce sont par contre les régions du Sud qui connaîtraient les taux d'accroissement annuel moyen les plus élevés entre 2014 et 2030, avec 1,4%, soit un taux supérieurs à la moyenne nationale pour la période, qui est de 0,96%. En revanche, les régions de Darâa-Tafilalet, Béni-Mellal- Khénifra et Fès-Meknès s'accroitraient à un rythme plus faible (moins de 0,6% en moyenne par an). Sur le plan de leur poids démographique, la région du Grand Casablanca-Settat continuerait à concentrer la part la plus importante (20,3% en 2014 et près de 21,1% en 2030). Située au deuxième rang du point de vue importance de son effectif, la région de Rabat-Salé-Kenitra qui représentait 13,5% de l'ensemble de la population du Maroc en 2014, continuerait à avoir la même importance en 2030. Les régions les moins peuplées, celles du Sud qui verraient leur poids augmenter légèrement de 2,8% à 3% entre 2014 et 2030 grâce à l'apport de la région de Dakhla-Oued Eddahab et cela dans l'hypothèse du maintien de la tendance observée entre 2004 et 2014. Par milieu de résidence, l'expansion urbaine toucherait l'ensemble des régions, mais d'une façon inégale. Certaines régions qui étaient, en 2014, essentiellement rurales où plus de la moitié de la population est rurale, le resterait d'ici à l'an 2030. Il s'agit, par exemple, de Darâa-Tafilalet (39,1% en 2030 contre 34,2% en 2014), de Marrakech- Safi (45,7% en 2030 contre 42,8% en 2014), alors que la région de Béni Mellal- Khénifra qui avait un taux d'urbanisation de 49,1% en 2014 serait de 55,7% en 2030. D'autres régions, ayant déjà atteint un degré d'urbanisation assez élevé en 2014, deviendraient majoritairement urbanisées. C'est le cas, par exemple, Laâyoune - Sakia El Hamra (97,7%), Dakhla-Oued Eddahab (87,5%), Grand Casablanca-Settat (80,6%), Oriental (79,2%) et Rabat-Salé-Kenitra (75,6%). Douze provinces abritent 38,9% de la population du Maroc Les douze premières provinces et préfectures les plus peuplées selon le RGPH 2014 : Il s'agit, dans presque tous les cas de provinces abritant de grandes municipalités ou d'arrondissements de plus de 100 mille habitants. A titre d'exemple, on peut citer la Wilaya de Casablanca avec 15 arrondissements dépassant les cent mille habitants selon le RGPH 2014; de la province de Marrakech avec ses cinq arrondissements, dont celui de Ménara (411 mille habitants); et de la province de Fès avec ses six arrondissements, dont celui d'El Mariniyine (209 mille habitants) et de Saïss (207 mille habitants) de la province de Kénitra avec trois municipalités, dont celle de Kénitra (431 mille habitants); de la province de Salé avec ses cinq arrondissements, dont ceui de Tabriquet (252 mille habitants) pour ne citer que ceux-là. Ces douze provinces prises ensemble constituent 39,6% de la population totale du Maroc en 2014. Elles continueraient à connaître la même importance vers 2030 avec 38,9% de la population du Maroc. Le classement par province montre que les provinces de Tanger-Assilah gagnerait 0,6 points, salé gagnerait 0,3 point et Fès, Kénitra et Meknès 0,1 points chacune. En revanche, celle de Casablanca perdrait 0,5 points et les provinces de Taounate et Settat 0,4 points. Celles de Taroudant (0,3 points) et Safi (0,2 points) et Marrakech 0,1 point en termes de poids démographique. Par milieu de résidence, l'expansion urbaine toucherait l'ensemble des provinces, mais d'une façon inégale. Certaines provinces qui étaient, en 2014, essentiellement rurales, deviendraient à majorité urbaines d'ici l'an 2030. Il s'agit, par exemple, de Tiznit (38,8% contre 60,8%); de Guercif (41,7% contre 62,0%); de Chtouka- Ait Baha (30,4% contre 50,0%); de Driouch (26,4% contre 45,0%); de Berrechid (56,3% contre 73,7%) et de El Jadida (39,6% contre 51,4%). D'autres, ayant déjà atteint un degré d'urbanisation assez élevé en 2014, deviendraient complètement urbanisées. C'est le cas, par exemple, de Laayoune, Fès, Salé, Inzegane-Ait Melloul, Tan-Tan, TangerAssilah, M'Diq-Fnideq et Oujda-Angad. Par ailleurs, l'urbain des provinces/préfectures de Casablanca, Fès, Tanger-Assilah, Marrakech et Salé continuerait à représenter un peu plus du tiers de la population urbaine du pays: 36,2% en 2014, et 33,0 % en 2030. La préfecture de Casablanca verrait sa population urbaine passer de 3,35 millions en 2014 à un peu près de 3,71 millions d'habitants vers 2030; celle de Fès de 1,13 million en 2014 d'habitants, elle serait de près de 1,37 millions à l'horizon 2030. La préfecture de Tanger-Assilah passerait de près d'un million d'habitants en 2014 à 1,4 millions en l'an 2030; celle de Marrakech passerait de 0,97 million, en 2014, à près de 1,12 millions, en l'an 2030; quant à la préfecture de Salé avec près de 0,91 million, en 2014, elle atteindrait un peu plus d'un million (1,18 millions) en l'an 2030.