Le directeur artistique du festival des musiques sacrées, édition 2017, n'y va pas par le dos de la cuillère en déballant les infinis caractéristiques de l'eau. Ce liquide bénit aux quatre coins de la planète hanterait, selon l'auteur, les rivières, se cacherait dans les eaux de l'Oued Jawahir, avant de ressurgir à hauteur de Bab Makina où les Terriens fassis déposeraient des offrandes : bougies, voire ... coq noir égorgé... ! Bismillah Arrahman Arrahim..! Voilà pour une mise en condition made -in nouvelle équipe de Fès - Festival... Hélas, le pire est à venir ...sous forme de constats des membres du Bureau et du Conseil d'Administration de la Fondation « Esprit de Fès» pour sauver (à temps) le Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde et son forum. Alors que depuis l'année de création, en 1994, le festival connaissait des succès retentissants, une crise ronge désormais l'édifice pour culminer à l'édition 2016! Ainsi du nombre des festivaliers étrangers, en particulier, qui a subi une chute phénoménale. Les spectateurs présents devaient subir des programmations inappropriées, trois années durant, sans rapport avec la vocation du festival fassi. Pour la petite histoire, un bon nombre de festivaliers devaient subir froid, voire précipitations au sein de longues queues plus de l'heure et demi avant d'avoir droit à l'entrée tickets à la main!! A l'intérieur, une pluie intermittente faisait le reste... Sur un autre registre, des irrégularités se sont révélées tant sur le plan des finances que des statuts. Selon le rapport financier de «Price Water House» de l'année 2015, la fondation a dû subir un déficit de 6.149.697 DH ! Acculés à une telle calamitée, les membres du Bureau se posent la question de la viabilité de Fondation et Festival en lançant un appel vibrant aux Marocains « qui refusent l'échec » d'un festival doté du privilège d'être placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Pour mémoire, l'actuel manager du festival a brillé tout aussi sur terre que dans les cieux, mettant parfois la Fondation devant le fait accompli. Ainsi, de la soirée inaugurale de la 22ème édition qui aurait coûté plus de 5 millions DH alors qu'il s'agissait d'une création sans saveur spiritualiste. Dire qu'auparavant, les soirées inaugurales étaient animées par une vedette avérée qui faisait courir la foule des amateurs étrangers et sans coûter des masses (pas plus des 600.000 Dhs environ). Dans les airs, le même Boss - dépensier à souhait - avait affrété pour son compte personnel un avion réglé en devises ... Triste sort d'un festival amadoué par grands et plus jeunes, rivalisant de couleurs et de sensations foncièrement spirituelles et qui, l'espace de quelques numéros, se banalise pour laisser amateurs d'ici et d'outre - mer pleurer la faillite d'un monument artistique inédit. Tant mieux pour tous ces festivals nationaux qui en profitent de bâtir des renommées à ternir irrémédiablement la flemme de désolé festival de Fès des musiques sacrées ...