Le financement vert, le transfert des technologies et le renforcement des capacités sont autant de thèmes qui figurent à l'ordre du jour de la COP22, qui se tient actuellement à Marrakech. Cependant, l'approche genre dans le domaine du climat ne semble pas encore susciter l'intérêt qu'elle mérite, même si elle demeure une partie intégrante de tout effort visant à trouver une solution aux problèmes liés aux changements climatiques, les femmes étant un acteur principal dans ce domaine. L'accord de Paris souligne dans son préambule la nécessité d'intégrer la question de l'égalité entre les sexes dans toute politique climatique. Or, l'approche genre n'a pas été incluse dans les axes principaux de l'accord au même titre que les question de l'atténuation et du transfert technologique. Aucun accord n'a été conclu non plus au sujet de l'adoption par les gouvernements et les autres acteurs du principe de l'égalité entre les sexes dans les stratégies et les politiques climatiques. Après la COP21, le secrétariat de l'accord a publié un document étalant les orientations et les mécanismes de l'approche genre dans les initiatives climatiques dans le but de renforcer la sensibilisation autour de cette question. La discrimination dans ce domaine représente un handicap majeur. De nombreuses femmes qui travaillent, notamment dans le secteur agricole en Afrique, ne sont pas associées à la gestion des ressources naturelles car elles ne disposent pas des moyens à même de leur permettre de jouer pleinement ce rôle. Mme Zeinabo Sigda, experte burkinabé en matière du genre et du climat, souligne que l'approche genre est importante et doit être adoptée dans la mise en œuvre de tout projet dans le domaine de lutte contre les changements climatiques, car "ces projets sont élaborés pour les populations et les sociétés". L'approche genre vise l'analyse des situations et des besoins pour une évaluation précise des préoccupations des hommes et des femmes, a-t-elle dit, mettant en avant le rôle de la femme en tant qu'acteur proche des questions environnementales. La femme demeure l'une des premières victimes des changements climatiques, qui accentuent les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées, a déclaré l'experte à la MAP, appelant à placer la femme au cœur du processus de prise de décisions relatives au climat. La femme africaine doit bénéficier de la redistribution des ressources pour une meilleure contribution aux efforts visant à contenir l'impact des changements climatiques, a-t-elle encore dit, rappelant que la sonnette d'alarme a été tirée depuis la COP7, qui s'est déroulée en 2001 à Marrakech, au sujet de la participation des femmes aux conférences onusiennes sur le climat. L'experte a noté que les femmes ne bénéficient qu'à hauteur de 14 pc du fonds vert et 34 pc du fonds d'adaptation, appelant à une plus forte contribution des femmes dans les organes décisionnels pour une meilleure intégration de l'approche genre.