Les exportations de l'Amérique du Nord ont été inférieures aux attentes, tandis que les expéditions en provenance des régions exportatrices de pétrole (Afrique, Moyen-Orient et Communauté d'États indépendants) ont été plus importantes que prévu. Dans le même temps, les importations de l'Europe ont été plus fortes que prévu, tandis que celles des régions productrices de pétrole ont été plus faibles. La vigueur relative du commerce européen peut s'expliquer par la reprise du commerce intra-européen, tandis que la mollesse des importations des pays producteurs de pétrole s'explique par la faiblesse des prix du pétrole, qui prive ces pays des recettes d'exportation dont ils ont besoin pour payer les importations. La croissance négative des importations en Amérique du Sud et en Amérique centrale en 2015 aété due principalement à la grave récession qui a sévi au Brésil, mais les difficultés rencontrées par d'autres pays de la région ont également contribué à ce résultat négatif. Par ailleurs, la diminution des importations des régions productrices de pétrole a été due principalement à la chute des prix mondiaux du pétrole, qui a amputé les recettes d'exportation des pays concernés. Le volume du commerce des marchandises a augmenté à un rythme lent et régulier au cours des dernières années, mais malgré cette régularité, la contribution des régions géographiques de l'OMC à la croissance du commerce en volume a changé au fil du temps. L'Asie a contribué plus que toute autre région à la reprise du commerce mondial après la crise financière de 2008-2009. Cependant, la région a moins contribué à la croissance des importations mondiales en volume l'année dernière du fait du ralentissement de l'économie chinoise et d'autres économies asiatiques. En 2013, la contribution de l›Asie à l›augmentation de 2,3% du volume des importations mondiales de marchandises était de 1,6 point de pourcentage, soit 73% de la croissance des importations mondiales, mais en 2015, la contribution de la région à l›augmentation des importations mondiales de 2,6% n›a été que de 0,6 point de pourcentage, soit 23% de leur croissance. En revanche, l›Europe a surtout tiré le commerce mondial vers le bas depuis la crise financière et a même réduit la croissance de la demande mondiale d'importations en 2012 (-0,7%) et en 2013(-0,1%). Mais en 2015, elle a de nouveau apporté une importante contribution positive à cette croissance, avec une part de 1,5 point de pourcentage dans la hausse de 2,6% du volume des importations mondiales, soit 59% de la croissance du commerce mondial. La reprise progressive du commerce intra-UE en 2014 et 2015 explique en grande partie ce rebond, à mesure que s›estompaient les effets négatifs de la crise des dettes souveraines en Europe. L›an dernier, l›Amérique du Nord a apporté une contribution positive à la croissance des importations mondiales (1,1%), tandis que des contributions négatives ont été enregistrées pour l›Amérique du Sud et centrale (-0,2%) et pour les autres régions, qui comprennent l›Afrique, le Moyen-Orient et la CEI (-0,4%). L'Asie a aussi contribué plus que toute autre région à la croissance du volume des exportations mondiales de marchandises entre 2011 et 2014, mais sa contribution est tombée en dessous de celle de l'Europe en 2015. En effet, sa part dans l'augmentation de 3,0% des exportations mondiales de marchandises l'année dernière a été de 1 point de pourcentage, soit 35% de la croissance des exportations, tandis que celle de l'Europe a été de 1,3 point de pourcentage, soit44% de la hausse. La contribution de l'Amérique du Nord à la croissance des exportations en volume a été presque nulle en 2015 car la demande de marchandises en provenance des États-Unis s'est ralentie au Canada, en Asie et en Amérique du Sud et centrale. Dans le même temps, l'Amérique du Sud et l'Amérique centrale ainsi que les autres régions ont apporté une petit contribution positive à la croissance du volume des exportations. L'augmentation du volume des exportations des régions productrices de pétrole combinée à la baisse des importations en Asie a vraisemblablement contribué à la chute des prix de l'énergie en 2015, l'offre de pétrole étant supérieure à la demande énergétique, ce qui a causé l'effondrement des prix. Toutes les régions ont été touchées à des degrés divers par le ralentissement du commerce survenu au premier semestre de 2015, quoique l'impact ait été plus fort au deuxième trimestre. Les importations des pays qui dépendent des ressources (principalement en Amérique du Sud et centrale et dans les autres régions) ont diminué en raison de la baisse des recettes d'exportation et n'ont pas repris au second semestre de 2015, tandis que les importations des régions plus industrialisées (Europe, Amérique du Nord, Asie) ont enregistré une reprise partielle dans la deuxième moitié de l'année. L'OMC n'a pas établi de ventilation par produit de la croissance du commerce mondial en volume, mais cette ventilation peut être estimée pour la croissance en glissement annuel de la valeur en dollars du commerce des marchandises. Celle-ci est présentée par grandes catégories de produits dans le graphique 4, qui montre que les combustibles et produits miniers ont contribué pour plus de moitié à la diminution de la valeur du commerce en 2015, mais que le ralentissement du commerce des produits manufacturés et des produits agricoles a aussi grandement contribué à cette diminution. Les produits manufacturés dont le commerce a enregistré une baisse notable en valeur en 2015 sont le matériel de bureau et de télécommunication, les produits chimiques et les autres machines et appareils (comprenant les biens d'équipement et les biens durables autres que les automobiles), tandis que les vêtements et textiles n'ont contribué que légèrement à la croissance. D'après les estimations, la valeur en dollars des importations intra-asiatiques de produits manufacturés a diminué d'environ 5% en 2015, ce qui correspond à peu près à la baisse des importations asiatiques de produits manufacturés en provenance du monde entier. Cela semble indiquer une large baisse des valeurs du commerce, qui est peut-être liée plus aux fluctuations des prix qu'à un changement des modes de production et de consommation. Néanmoins, les importations asiatiques d'autres machines et appareils (catégorie qui comprend les biens d'équipement) ont enregistré une baisse plus importante, d'environ 8%, ce qui semble indiquer un ralentissement de l'investissement dans la région. En particulier, les importations chinoises d'autres machines et appareils en provenance d'Europe et d'Amérique du Nord ont diminué de15% et 8%, respectivement, en 2015, d'après les estimations du Secrétariat. Ce recul de l'investissement, qui est peut-être temporaire, est dû à la volatilité financière, à l'incertitude des taux de change et à l'instabilité des politiques monétaires en 2015.