Le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative française, a rejeté mercredi la demande de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) visant à suspendre l'état d'urgence en vigueur en France depuis les attentats du 13 novembre dernier. Le juge des référés a estimé que "le péril imminent justifiant l'état d'urgence n'a pas disparu compte tenu du maintien de la menace terroriste et du risque d'attentats", a indiqué un communiqué du Conseil d'Etat. La LDH considère l'état d'urgence comme liberticide et dangereux, et estime qu'il faut désormais lever ce régime, plus de deux mois après les attaques qui ont secoué Paris et Saint-Denis, faute de quoi il risque de se perpétuer indéfiniment. De son côté, le gouvernement juge que le péril imminent justifie le maintien de l'état d'urgence, qui devait prendre fin le 26 février, et a même annoncé son intention de le prolonger pour trois mois. Le projet de loi prolongeant l'état d'urgence sera débattu et voté le 9 février au Sénat, puis le 16 février à l'Assemblée nationale.