Le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a renouvelé mardi ses offres d'ouverture en vue de former un gouvernement élargi qui défendrait l'unité de l'Espagne face aux indépendantistes catalans. Son Parti populaire (PP), qui est arrivé en tête des élections législatives du 20 décembre devant les socialistes du PSOE mais loin de la majorité absolue, peine à former un nouveau gouvernement. Le scrutin a vu la forte progression du mouvement de gauche anti-austérité Podemos et des centristes de Ciudadanos, deux formations nouvellement apparues sur l'échiquier politique et qui ont réussi à mettre fin à près de quarante ans de bipartisme. Lors d'une conférence de presse, Mariano Rajoy a dit ne pas souhaiter un nouveau scrutin. Mais si cette issue est inévitable en raison de l'impasse politique, il s'est dit prêt à conduire une nouvelle fois le PP dans la bataille. Sans citer nommément le PSOE ou les centristes de Ciudadanos, il a lancé un appel à la formation d'»un gouvernement de consensus établi sur une base élargie», exhortant au rassemblement tous les partis qui partagent ses vues sur l'unité de l'Espagne. Les socialistes ont réaffirmé mardi qu'ils ne soutiendraient pas un gouvernement dirigé par le PP ou par Rajoy. Le PSOE aurait lui aussi des difficultés à former un gouvernement - il est notamment en désaccord sur la question catalane avec Podemos qui soutient le projet de référendum des indépendantistes. Mariano Rajoy a évoqué l'idée d'une «grande coalition» à l'allemande entre son parti conservateur et les socialistes. «Il y a une majorité d'Espagnols qui ont exprimé leur accord sur des questions fondamentales comme la défense de l'unité de l'Espagne», a-t-il dit. «Ce qui correspondrait le mieux à la volonté de cette majorité, ce serait un gouvernement qui aurait un large soutien (des partis politiques).» La stabilité politique, a-t-il souligné, est aussi nécessaire pour assurer la poursuite de la reprise économique. Le PIB espagnol devrait croître de 3,2% en 2015, a dit le chef du gouvernement, alors que les précédentes prévisions faisaient état d'une hausse de 3,3%. Le PP a obtenu 123 sièges au Parlement, loin des 176 nécessaires pour avoir la majorité absolue. Les socialistes ont 90 élus, Podemos 67 et Ciudadanos 40.