Le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI devant la COP 21 de Paris a constitué une véritable feuille de route en matière de lutte et de prévention contre la pollution et la destruction de l'écosystème. Le Souverain est allé de la propre expérience de notre pays qui a élaboré une politique volontariste de développement durable et de protection de l'environnement allant dans le sens des recommandations de la conférence de Rio 1992 à laquelle il avait participé. Cette politique concerne aussi bien la préservation des ressources hydriques, que le développement des énergies renouvelables ou encore la protection de l'environnement. Ainsi, pour ce qui est de la mobilisation des ressources hydriques, le Maroc reste une référence en la matière grâce à sa politique de construction des barrages, initiée par Feu Sa Majesté le Roi Hassan II. Aujourd'hui, notre pays est approvisionné par pas moins de 140 barrages classés et des milliers de barrages culinaires et de bassin versant. Or, se pose néanmoins le défi de prémunir ces ressources du gaspillage et de la déperdition. Une mission qui incombe à l'ensemble des composantes de la société et non aux seuls pouvoirs public. Et c'est justement ce souci qui guide des entreprises citoyennes comme l'Office National de l'Electricité et de l'Eau potable (ONEE) qui a entrepris une action de sensibilisation et d'éducation à l'environnement, dans le cadre du partenariat avec le Fondation Mohammed VI pour la Protection de l'Environnement, présidée par SAR La Princesse Lalla Hasna. L'action de l'Office repose sur une approche innovante, ciblant les jeunes en général et les écoliers en particulier. Pour cela, l'ONEE organise un village itinérant qui sillonne plusieurs villes du Royaume, en hors saison estivale. Parmi les stands thématiques dans ce village, celui consacré à l'économie de l'eau. Le but est que les enfants prennent conscience des efforts consentis avant que l'eau n'arrive au robinet. Le processus de cheminement de cette ressource commence par les retenues dans les barrages, ces ouvrages qui constituent un outil efficace contre la sécheresse, permettant de nous doter en l'eau potable (après traitement) et d'eaux pour l'irrigation. Les enfants appréhendent à leur juste valeur les efforts humains et financiers déployés pour disposer de ces barrages qui produisent également de l'énergie électrique. A propos de l'électricité, le village itinérant de l'ONEE dispose d'un stand réservé à l'économie de l'énergie. Comme pour l'eau, la démonstration est faite dans une maquette 3D interactive qui montre la corrélation entre la consommation d'énergie et le niveau des émissions de CO2 dégagées par les centrales thermiques qui fonctionnent au fuel ou au charbon. La leçon à retenir est la nécessité de baisser ces émissions par la rationalisation de la consommation et surtout par le recours aux énergies renouvelables propres. Les enfants sont édifiés sur les avantage de l'énergie à partir d'éoliennes et du photovoltaïque surtout que le Maroc dispose d'un potentiel énorme en la matière. Ceci rejoint les commandements du discours Royal qui a appelé carrément à la diminution de la dépendance des énergies fossiles polluantes par le recours aux énergies renouvelables propres et pérennes qui, dans le as du Maroc, devront couvrir 52% des besoins énergétiques du pays à l'horizon 2030. Mais l'enjeu d'un monde respirant mieux et se nourrissant bio au possible, ne peut se réaliser cependant sans des océans durablement propres. Le discours Royal a mis l'accent sur l'importance d'une politique concertée afin de sauvegarder la faune et la flore marines. L'action de l'ONEE trouve toute sa pertinence à ce sujet puisque le village itinérant réserve un stand à la problématique de la pollution du littoral et faisant prendre conscience aux enfants de l'impact néfaste des rejets de déchets dans la mer, à commencer par la plage où ils se baignent. Force est de constater donc que l'action de l'ONEE s'inscrit en droite ligne de la vision Royale et apporte sa modeste pierre au projet de sensibilisation et d'éducation des jeunes pour des comportements citoyens qui ne demandent souvent que des éco-gestes anodins. Cette campagne est menée dans plusieurs villes à commencer par Tiznit où le village a été lancé officiellement le 4 novembre 2015, suivie de Kenitra (23 novembre) avant Bouznika (04 Décembre) qui constitue la 3ème étape d'une tournée qui se poursuivra jusqu'au 20 janvier 2016 et toucher deux autres villes : Casablanca et Jerrada. +++ (En suite de l'article précédent, en page intérieure) Convention du ministère chargé de l'Environnement avec l'ONU Femmes Intégrer l'approche genre dans les programmes Une convention de partenariat avec l'ONU Femmes visant l'intégration de l'approche genre dans les institutions et programmes du ministère chargé de l'Environnement a été signée, mardi à Paris dans le cadre de la Conférence mondiale sur le climat (COP21). La convention signée par la ministre chargée de l'Environnement, Hakima El Haite et la directrice exécutive de l'ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, a pour objectif de prendre en considération l'approche genre dans les différentes institutions et programmes menés par le ministère. Ce partenariat a pour "but l'introduction de l'approche genre dans les différentes institutions et représentations du ministère chargé de l'Environnement, particulièrement dans les postes de prise de décision", a indiqué Mme El Haite dans une déclaration à la presse à l'issue de la signature de cet accord. L'approche genre sera aussi prise en compte dans les différents programmes et plans menés par le ministère, a-t-elle précisé. Ladite convention a été signée à l'issue d'une rencontre intitulée "genre et énergies renouvelables" organisée par le Maroc et qui a connu la participation de plusieurs personnalités, notamment la ministre française de l'Ecologie, du développement durable et de l'énergie, Ségolène Royal et le directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), Achim Steiner. La rencontre a été marquée par le lancement d'un programme mondial conjoint pour l'entreprenariat féminin et l'accès à l'énergie durable. Lancement au pavillon Maroc d'un programme mondial favorisant l'approche genre en matière d'énergie renouvelable Un programme mondial favorisant l'introduction de l'approche genre dans le secteur de l'énergie renouvelable a, par ailleurs, été lancé, mardi, au pavillon marocain de la Conférence des Nations Unies pour le climat (COP21) à Paris. Cette initiative d'ONU Femmes et du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), intitulée "Programme mondial conjoint pour l'entreprenariat féminin et l'accès à l'énergie durable" et lancée à l'ouverture de la journée du genre et du climat, initiée par la délégation marocaine à la COP21, entend renforcer l'accès des femmes à l'énergie tout en leur offrant des opportunités économiques dans le domaine des énergies renouvelables. Le programme vise aussi à promouvoir l'égalité entre les sexes pour mieux lutter contre les changements climatiques et soutenir l'autonomisation des femmes, qui constituent la première catégorie affectée par le réchauffement climatique et sont encore faiblement représentées dans le processus d'atténuation de l'impact du dérèglement climatique et d'adaptation à ces changement. Ce programme a été lancé en présence notamment de la directrice exécutive d'ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, de l'envoyée spéciale du secrétaire général de l'ONU pour les changements climatiques, Mary Robinson, du directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner, de la ministre déléguée chargée de l'Environnement, Hakima El Haité et de la ministre française de l'Ecologie, Ségolène Royal. Intervenant à cette occasion, Mme Mlambo-Ngcuka a indiqué que ce programme permettra de partager les connaissances et les savoir-faire en matière d'accès des femmes à l'énergie durable, tout en encourageant l'enlèvement des barrières qui entravent l'entreprenariat féminin dans ce domaine en vue d'amorcer le changement vers une véritable transition énergétique. Initiative du Maroc de consacrer une journée à l'approche genre dans le climat Elle a aussi souligné l'importance du rôle que joue la femme dans l'adaptation au changement climatique au niveau local et international, appelant au renforcement des capacités des femmes pour qu'elles puissent contribuer de manière plus efficace aux efforts d'adaptation au changement climatique et de renforcement de l'efficacité énergétique. De son côté, M. Steiner a noté que l'accès à l'énergie durable est devenu une condition essentielle pour assurer un développement économique et social respectueux de l'environnement, ajoutant que le renforcement des capacités des femmes dans ce domaine est la clé du futur pour un développement durable au niveau planétaire. Pour sa part, Mme Royal, a salué le Maroc pour son initiative de consacrer une journée à l'approche genre dans le climat, rappelant que les femmes sont les premières victimes du dérèglement climatique, du fait qu'elles sont les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques. Ce sont les femmes à l'échelle de la planète qui accomplissent généralement les travaux agricoles et sont ainsi en première ligne contre la désertification et la sécheresse, a-t-elle mis en exergue, soulignant que les femmes apportent aussi de façon quotidienne des solutions aux problèmes environnementaux, d'où l'importance d'inclure l'approche genre dans l'accord de Paris et mettre fin à la marginalisation des femmes sur la question climatique. Dans une déclaration à la presse à cette occasion, Mme El Haité a fait savoir que ce programme s'inspire d'une initiative menée au Maroc par ONU Femmes et ayant permis de renforcer les capacités de femmes des oasis et de les aider à créer de petites entreprises dans le domaine de la biodiversité, ajoutant que ce programme mondial soutiendra l'entreprenariat féminin également dans les secteurs de l'eau et de l'énergie renouvelable. Les femmes sont les premières à souffrir à l'échelle mondiale du manque d'accès à l'énergie et des répercussions de la dégradation de l'environnement et du changement climatique, a-t-elle affirmé, tout en relevant la capacité des femmes à apporter des solutions pratiques aux problématiques environnementales notamment dans les pays pauvres et en développement.