La Turquie veut éviter toute «escalade» avec la Russie après l'incident au cours duquel son aviation a abattu mardi un chasseur-bombardier russe qui, selon elle, a violé son espace aérien à la frontière syrienne, a déclaré mercredi son président Recep Tayyip Erdogan. «Nous n'avons absolument aucune intention de provoquer une escalade après cette affaire», a déclaré M. Erdogan devant un forum de pays musulmans réuni à Istanbul, «nous défendons seulement notre sécurité et le droit de notre peuple». M. Erdogan a de nouveau justifié le recours à la force par les F-16 turcs en répétant que le Sukhoï Su-24 russe avait été sommé «10 fois en 5 minutes» de quitter la frontière. Il a également affirmé que les Turcs ignoraient la nationalité de l'avion au moment d'ouvrir le feu. «Nous avons été informés de la présence d'un avion à la nationalité inconnue», a indiqué le chef de l'Etat turc. L'appareil russe abattu par la chasse turque s'est écrasé dans l'extrême nord-ouest du territoire syrien. Le président russe Vladimir Poutine a très vivement réagi à l'action de la Turquie, dénonçant un «coup de poignard dans le dos qui nous a été porté par les complices des terroristes». «Notre avion, nos pilotes ne menaçaient nullement la Turquie», a souligné M. Poutine lors d'une conférence de presse. «Cet événement tragique va avoir des conséquences sérieuses sur les relations russo-turques».