Mardi 13 octobre 2015, une date à bien retenir parce qu'elle marque une nouvelle étape dans la gouvernance des 12 Régions qui constituent désormais le royaume dont bien entendu celle de Marrakech - Safi appelée jusqu'alors Marrakech - Tensift - Al Haouz créée en 1997. La nouvelle entité territoriale comprend la Préfecture de Marrakech et les provinces de Chichaoua, Al Haouz, El Kelâa des Sraghna , Essaouira, Rhamna, Safi et El Youssoufia comptant une population de 4 520 569 habitants selon le recensement de 2014. Avec la greffe de Safi et El Youssoufia, la Région offre plus de terres arables et un important hub minier. Marrakech - Safi est limitée au Nord par les régions de Casablanca - Settat, à l'ouest par l'océan Atlantique, à l'Est par la région de Béni Mellal - Khénitra et au sud par la chaîne montagneuse du Haut Atlas (régions du Souss - Massa et du Drâa - Tafilalet). L'ensemble est constitué de 16 cercles englobant 216 communes (198 communes rurales et 18 communes urbaines), soit à peu près 14% de l'ensemble des communes à l'échelon national. Depuis la date citée ci-dessus, c'est un nouveau wali, en l'occurrence Mohamed Moufakkir qui succède à son prédécesseur Mohamed Bikrate. M. Mohamed Moufakkir, que SM le Roi Mohammed VI a nommé Wali de la région Marrakech- Safi, gouverneur de la préfecture de Marrakech, est né le 29 mars 1958 à Casablanca. Son parcours est riche et éloquent quant aux différents postes qu'il avait occupés par le passé. Titulaire d'un doctorat en Sciences de l'Education (Université de Lille III), M. Moufakkir a entamé sa carrière professionnelle en tant que maître-assistant à l'Ecole Normale Supérieure de Marrakech relavant du ministère de l'Education nationale en 1985. Ensuite, il a fait un passage au sein du ministère des Travaux publics, de la formation professionnelle et de la formation des cadres comme administrateur à la Direction de l'enseignement professionnel, avant d'être nommé chef du service du Contrôle de la promotion de l'apprentissage. En 1993, il a servi au sein du ministère du ministère du Tourisme où il a été nommé Chef de division de la formation professionnelle et des cadres, Directeur de la formation et la coopération (1994- 2002), avant d'être l'Intérim du Secrétaire Général (2002). En Octobre 1994, il a intégré l'Organisation mondiale du tourisme en tant que Vice-président de son Conseil exécutif et Vice-président de la Commission Afrique de cet organe (1995). Marié et père de 3 enfants, M. Mohamed Moufakkir a été décoré de Wissam de Mérite National Catégorie Exceptionnelle en 1999 et du Wissam de Récompense Nationale de l'Ordre d'officier en 2007. Voyons ce qu'attendent les citoyens marrakchi de leur gouverneur . Rien de moins que la matérialisation du projet de la Cité du Renouveau Permanent (C R P) que SM le Roi Mohammed VI avait inauguré le 06 janvier 2014 et auquel une enveloppe de 6,3 milliards a été allouée. Pour mémoire, il s'agit d'un ambitieux programme réparti sur la période 2014 - 2017 qui porte sur la revalorisation du patrimoine culturel, l'amélioration de la mobilité de l'intégration urbaine ainsi que de la préservation de l'environnement de la ville. En voilà ses différents volets : - 2,25 milliards devaient servir à la création de nouvelles structures de santé, d'établissements scolaires, de lieux sportifs et au développement des quartiers défavorisés. - Un milliard de DHS à la restauration d'établissements de culte et la réhabilitation de 3 quartiers de la Médina (Kbour Chou, quartier Salam et le Mellah). Il ne faut pas non plus oublier le volet culturel, notamment la réfection des remparts qui menacent ruine ou encore le théâtre Royal qui est là sans être opérationnel en raison d'énormes bourdes de nature architecturale et structurelle - 1,2 milliard de DHS consacrés à la promotion des transports publics, la construction de nouvelles voies et à la facilité de la mobilité au profit des personnes à besoins spécifiques - 1,26 milliard de DH est destiné au renforcement des défenses de la ville contre les inondations et pour l'amélioration du réseau d'assainissement ou encore le transfert de la décharge publique. - Nous terminons par le tourisme qui devait bénéficier d'un Fonds régional de promotion touristique, lequel fonds est doté de 400 millions de DH. Celui-ci se devait de renforcer les liaisons aériennes, les actions de communication et la médiatisation des événements culturels organisés chaque année dans la ville à l'instar du Festival International du Film ou de Marrakech du rire. Aujourd'hui, nous sommes à mi-chemin de la date butoir prévue pour la réalisation du dit projet alors que les chantiers entamés sont loin de voir le jour. Certains n'ont même pas été approchés comme celui du Théâtre Royal ou celui du Fonds Régional qui devait revenir à la promotion du tourisme. La liste des projets en souffrance est si longue et fastidieuse qu'elle demande des pages et des pages pour les énumérer dans leur intégralité. Osons espérer que le nouveau wali de la région et gouverneur de la préfecture Marrakech Mr Mohamed Moufakir impulse une dynamique «mode turbo» à ce projet qui semble souffrir d'une lenteur maladive et surtout d'un manque de suivi flagrant. Nous, citoyens, l'attendent de pied ferme en 2017 pour évaluer son bilan quant à un important projet inauguré et béni solennellement par SM Mohammed VI.