Pour la deuxième fois en deux semaines, l'Argentine affronte le Paraguay aujourd'hui, mardi (23h30 GMT), avec un enjeu de taille cette fois, un billet pour la finale de la Copa America 2015 où elle pourrait mettre fin à une période de vingt-deux années sans trophée. Le Paraguay n'est certainement pas le Brésil, l'adversaire que l'Argentine s'attendait à affronter en demi-finale avant son élimination aux tirs au but (1-1, 4 tab à 3) samedi, mais Lionel Messi et ses coéquipiers ne les prennent pas à la légère. Ils connaissent mieux que quiconque les qualités de l'»Albirroja» qui leur avait réservé une bien mauvaise surprise lors de leur premier match du tournoi. Après une première période à sens unique avec un but de Sergio Agüero et un pénalty de Messi, l'Argentine avait cédé face à la puissance des «Guaranis» qui avaient arraché le nul (2-2). L'»Albiceleste», finaliste malheureuse de la Coupe du monde 2014 et sevrée de titre depuis la Copa America 1993, est prévenue, mais elle abordera cette demi-finale dans un tout autre état d'esprit, plus conquérante, plus confiante aussi. «Contre la Colombie, on a livré de loin notre meilleur match du tournoi, il nous a juste manqué un but», a regretté Lionel Messi dont l'équipe a arraché son billet pour le dernier carré aux tirs au but (0-0, 5 tab à 4) après avoir dominé outrageusement son quart de finale. Avec un seul but, Messi est conscient de ses responsabilités s'il ne veut pas entendre pour la énième fois qu'il n'est jamais aussi performant en sélection qu'avec le FC Barcelone. «Leo a toujours une pression énorme, comme s'il était le seul joueur à pouvoir marquer, mais il ne se décourage jamais», a assuré son coéquipier et grand ami Sergio Agüero. «Le voir toujours tenter des choses et tout faire pour marquer, cela nous encourage énormément», a poursuivi le meilleur buteur du Championnat d'Angleterre, auteur de deux des quatre buts argentins jusque là. Messi et Agüero jouent gros face au Paraguay, tout comme Javier Mascherano pour une tout autre raison: avertis face à la Colombie, un deuxième carton jaune pourrait les priver de la finale s'ils devaient battre le Paraguay. Les «Guaranis» de Ramon Diaz ne sont pas favoris, comme ils ne l'étaient déjà pas face au Brésil. Ils en tirent même une source supplémentaire de motivation. «Personne ne nous a fait de cadeau, mais à force de travail et des sacrifices, on est en train de gagner le respect de tous», a estimé l'attaquant Nelson Valdez. Quatre ans après avoir atteint la finale de la Copa 2011 sans gagner un seul match (trois nuls en phase de poules, qualifications aux tirs au but en quart face au Brésil et demi face au Venezuela), le Paraguay, dirigé de 2006 à 2011 par Gerardo Martino, l'actuel sélectionneur de l'Argentine, a fait encore plus fort depuis son arrivée au Chili. Il a affronté les trois meilleures nations du football sud-américain, l'Argentine, l'Uruguay et le Brésil, et a fait jeu égal avec chacun d'entre eux. «On ne peut pas se permettre de débuter cette demi-finale comme le premier match en étant mené rapidement 2-0», a espéré Valdez. «L'Argentine est favorite, mais nous voulons lui faire la guerre jusqu'au bout. Un Paraguayen ne se rend jamais», a asséné, martial, l'attaquant de Francfort.