Le Maroc, fort de sa position géographique, ambitionne de renforcer son positionnement dans le marché du transbordement en Méditerranée et de capter toutes les opportunités qui s'offrent dans la région pour booster son économie et créer des emplois. La situation « sans projet » équivaut à laisser la région de Nador dans son état actuel, notamment pour la situation du port existant, congestionné, saturé, sans possibilité d'extension et de développement dans son environnement urbain, avec les désagréments qu'il pose aux citadins de Nador. Cette situation est assortie de la saturation du port de Casablanca et la proche saturation du Port de Tanger Med (2022). Elle équivaut à laisser aussi les populations de la Commune d'Iâazanène dans une situation de développement humain en-dessous de la moyenne de la province et plus encore bien au-dessous du niveau national. On peut distinguer, par ailleurs, les effets sur l'environnement comme l'érosion marine faisant reculer la ligne de côte dans la baie de Betoya, plus précisément dans la partie Est mitoyenne à l'embouchure de l'Oued Kert, la dégradation du reboisement de la dune côtière et la persistance d'un accès moindre. Projet intégré, ambitieux et évolutif, le complexe portuaire Nador West Med, qui comporte une dimension locale, régionale, nationale ainsi que méditerranéenne, vise à renforcer l'offre portuaire du Maroc dans la région de la Méditerranée occidentale. Ce port permettra au Maroc de tirer bénéfice de sa position géostratégique au niveau du détroit de Gibraltar pour drainer une partie de l'activité maritime mondiale, de mieux ancrer les chaînes de valeur marocaines dans l'économie mondiale, de développer l'hinterland et de sécuriser, en créant un deuxième pôle, l'approvisionnement du Maroc en produits énergétiques, notamment pour la future centrale thermique prévue dans la zone du projet. D'un coût global de 740 millions d'UC, le projet sera cofinancé par la Société NWM (326 millions UC), la BERD (160 millions UC), la Banque Africaine de Développement (90 millions UC) et le FADES (141 millions UC). Le projet de complexe portuaire Nador West Med s'inscrit dans le cadre de la stratégie globale nationale de développement du secteur des transports au Royaume du Maroc. Sa mise en oeuvre devrait se traduire, dans le domaine maritime et portuaire, par la construction de la plate-forme industrialo-portuaire de Nador West Med. Elle fait partie des activités prévues dans le cadre global du programme de mise en valeur de la région de l'Oriental qui, aujourd'hui, présente des indicateurs de développement socio-économiques les plus faibles du Maroc. La plate-forme portuaire Nador West Med, située sur la côte Méditerranée dans le Nord-Est du Royaume, devrait à terme comprendre des installations portuaires adossées à un pôle commercial, industriel, logistique et tertiaire sur une superficie d'environ 1 500 ha et le tout situé en zone franche. Les infrastructures portuaires de la plate-forme ont été connues et étudiées pour être réalisées en plusieurs modules fonctionnels. La construction du premier module est l'objet du présent projet. Son coût s'établi à près de 10,12 MMDH. Le projet aura des impacts positifs, notamment sur la création de nombreux emplois, prioritairement pour les populations riveraines et proches, ainsi que sur l'intensification des activités commerciales dans les communes rurales riveraines, notamment celles d'Iâazanène, mais aussi d'Amejjaou et d'Ihaddadene ainsi que de la ville de Nador. Les emplois ont été estimés en fonction du référentiel de 0,715 emplois/million de Dirhams investi et établi sur la base de l'expérience du port Tanger Med. Le nombre d'emplois est estimé à 7150 sur la durée du chantier. Il se réparti en : 60 pour l'an 1, 600 pour l'an 2, 1900 pour l'an 3, 2200 pour l'an 4, 1800 pour l'an 5 et 600 pour l'an 6. Le projet donnera lieu à une activité accrue sur les commerces et services des communes riveraines, notamment à Iâazanène pour l'hôtellerie et la restauration qui escompte un taux de remplissage maximal toute l'année au lieu seulement de la saison estivale. Le projet impactera la mise en cohérence des instruments d'urbanisme déjà engagée par l'agence urbaine de Nador (tenant compte du décret de création de la zone franche de Bétoya ainsi que du Schéma Directeur d'Aménagement et Urbanisme du grand Nador (SDAU)). En phase d'exploitation, les effets positifs sont, entre autres, attribués: - pour le milieu physique : la résilience au phénomène d'érosion marine : de par l'action combinée des mouvements sédimentaires (apports et courantologie) dans la zone d'équilibre. Un engraissement des plages de part et d'autre de l'infrastructure portuaire est attendu. - Pour le milieu biologique, un nouvel habitat faunique sur les parements et talus extérieurs de la digue principale. - Pour le milieu humain ; 1) la création de nombreux nouveaux emplois directs liés à l'exploitation des infrastructures portuaires. Les emplois directs portuaires concernent les activités suivantes : Autorité portuaire et autres administrations, Services aux navires (pilotage, remorquage, lamanage...), Services à la marchandise (opérateurs de terminaux, manutentionnaires...), Autres services portuaires (Agences maritimes, ravitaillement, sûreté, stockage, transitaires, réparations de conteneurs...). L'évaluation des emplois directs liés à l'activité portuaire, estimés à plus de 5 700 ˆ l'horizon 2034. 2) A long terme, le pôle commercial, industriel, logistique et tertiaire qui sera réalisé en plusieurs phases sur la zone franche est jugé porteur sur le plan socioéconomique, par la création d'entreprises de taille moyenne ; des retombées fiscales pour les collectivités régionales; la création d'emplois et l'utilisation de la main d'oeuvre locale ; le renforcement de l'offre de formation professionnelle pour répondre aux besoins du marché de l'emploi ; la baisse du chômage dans la région ; l'évolution du niveau de revenus des populations ; l'évolution du nombre et de la composition de la population ; l'urbanisation prononcée de la zone du projet conduisant ˆ l'amélioration de l'offre en service et infrastructures sociales; une meilleure accessibilité dans la région de l'Oriental ; et un gain de temps de par les investissements de transports prévus dans le cadre du programme de développement Med (dont fait partie le projet NWM). Le complexe industrialo-portuaire de NWM est susceptible de permettre la création de 99 000 à 115 000 emplois indirects et induits à l'horizon 2034. Sur la même période, le revenu généré par le projet est estimé entre 8 et 9 Milliards de Dirhams, soit un revenu annuel moyen par emploi de 80 000 Dirhams. Le nombre d'emplois évalué tient compte des emplois directs créés par l'activité portuaire elle-même et par les activités industrielles et logistiques installées en zone franche (autorité portuaire et administrations, Services aux navires, Services à la marchandise, autres services portuaires, Agences maritimes, ravitaillement, sûreté, stockage, transitaires, réparations de conteneurs, des emplois indirects créés par les besoins des activités industrielles et logistiques installées, sous-traitance, services...) et par le transport des marchandises, et des emplois induits créés par les besoins en consommation courante des emplois directs et indirects (commerces, transport...). 3) A l'amélioration du cadre de vie des populations des zones riveraines, en aboutissement des instruments d'urbanisme par l'Agence Urbaine de Nador, en particulier le Plan d'occupation des sols et ses plans spécifiques dérivés pour Iaazanene ) et à moyen terme le statut de Commune Urbaine ouvrant de grandes perspectives de développement comme la dotation de centres de santé de niveau supérieur, de collèges et lycées, de densification des réseaux d'assainissement ainsi que par les voies connexes routière et ferroviaire à aménager inscrivant la zone en cohérence avec le schéma Directeur d'aménagement et d'Urbanisme du grand Nador. L'exécution de la phase 1 du projet de construction du complexe portuaire, objet de la requête de financement du du Maroc auprès de la Banque Africaine de Développement, entraîne l'expropriation, pour cause d'utilité publique, de terres agricoles, de cultures, d'arbres et de constructions non habitables. Aucun logement ne sera exproprié et par conséquent aucun ménage ou personne ne seront déplacés. La phase 1 du projet concerne la construction du port et de la piste d'accès au port. Sa mise en oeuvre va entrainer la libération de l'emprise de la voie d'accès à partir de la RN16. Nador West Med procèdera à l'expropriation des personnes affectées avant de commencer les travaux de construction de la voie d'accès (l'emprise du port relève du Domaine Public de l'Etat). Cette phase est immédiate et fait l'objet d'une déclaration d'utilité publique valable sur les 2 ans à venir. La phase 2 concerne l'aménagement de la zone franche par le biais de l'expropriation des ménages de cette zone qui sera utilisée principalement pour accueillir les activités logistiques et industrielles du site portuaire et des pêcheurs de la baie de Bétoya. Cette opération d'expropriation est différée pour les futures phases de développement de la zone franche et en fonction de la demande. Toutefois, une estimation des personnes affectées et du coût actuel d'indemnisation a été faite. Le périmètre de la Zone franche de Betoya qui est déjà préservée par le décret n¡2-09-684 du 17 mars 2010 fera l'objet d'une déclaration d'utilité publique avec une actualisation de l'évaluation des indemnisations. Ces documents seront transmis à la Banque pour appréciation en temps opportun. Ces phases n'interviendront pas avant 2020.