Le Maroc a mené une campagne de régularisation des migrants "encourageante" mais devrait encore fournir des papiers à 9.000 personnes supplémentaires, a estimé lundi la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH). "D'après nos estimations, il y a près de 9.000 dossiers" de régularisation encore en souffrance, a déclaré la secrétaire générale de la FIDH, Amina Bouayach, lors d'une conférence de presse organisée à Rabat conjointement avec le Groupe antiraciste d'accompagnement et de défense des étrangers et migrants (Gadem). Pour répondre à l'afflux de migrants aux portes de l'Europe en même temps qu'aux critiques d'ONG sur ce dossier, le Maroc a bouclé fin 2014 une campagne de régularisations qui a permis de satisfaire près de 18.000 demandes sur un total de 27.300 dossiers déposés. "La commission de recours doit se réunir et traiter ces dossiers", a ajouté Mme Bouayach, faisant référence à un mécanisme de recours administratif mis à la disposition des migrants en cas de refus ou de retard à satisfaire leur demande. Réfutant tout retard, le directeur des affaires migratoires au ministère des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la migration, Ahmed Skim concède que "le nombre de bénéficiaires a été bien moindre à ce qui a été estimé au départ", mais renchéri que "ces dossiers sont en cours d'examen et de finalisation", ajoutant que l'opération de régularisation a "adopté des critères souples fondés sur une philosophie humaniste", ajoute-t-il, réfutant tout retard. En réponse aux inquiétudes de la FIDH relatives à l'interpellation de centaines de migrants après leur évacuation en février de la forêt de Gourougou, près de Nador, M. Skim réplique que "cette opération avait pour but de soustraire les migrants qui vivaient dans des conditions inhumaines des mains des réseaux mafieux" de traite humaine.