En ce début de l'année 2015, le prix moyen de l'immobilier reste, globalement, sans changement au Maroc. C'est ce qui ressort, en tout cas, du dernier baromètre immobilier mensuel du site Internet spécialisé Mubawab. « Le début de l'année 2015 est conforme à nos prévisions, avec une stagnation du prix moyen affiché sur tout le Royaume, mais chaque région connaît ses propres variations avec des prix au mètre carré qui peuvent être très variables d'une ville à l'autre », tiennent à préciser les analystes de Mubawab. « En réalité, en janvier 2015, le prix moyen du mètre carré a évolué de 3% par rapport au début de l'année 2014 au Maroc », note-t-on, ajoutant que la dernière baisse des prix de l'immobilier marocain remonte désormais au mois d'octobre 2014, où le prix moyen affiché était de 13.079 Dhs, pour connaître après une évolution à raison de 3,7% en novembre et de nouveau 2,3% au cours du mois de décembre. Le prix moyen au mètre carré dans la ville d'Agadir a connu une baisse de 9%, soit la plus forte baisse enregistrée ce mois. Contrairement à Fès, qui depuis le mois de novembre, les prix ont augmenté de 9,8% en moyenne. Selon Mubawab, la grande surprise vient surtout avec la hausse assez forte (3,5%) du prix moyen à Rabat qui détrône pour la première fois le prix moyen casablancais (16.260 Dhs contre 15.918 Dhs). Côté demande immobilière, les demandes de location sont en hausse ce mois sur toutes les grandes villes du Maroc, à l'exception de la ville de Fès où les demandes d'achat surpassent de loin celles de la location. « Face à un marché relativement instable, les acheteurs comme les vendeurs doivent suivre des stratégies adaptées afin de relancer l'activité », indique-t-on. Néanmoins, selon Jibril Philippe LEMAIRE, opérateur immobilier à Agadir, « Il est un peu tôt pour se prononcer sur un "futur" du marché immobilier marocain, mais il semble a priori que la demande se maintienne au rythme du début de l'année 2014. En revanche, les prix semblent s'orienter légèrement vers la baisse, malgré cela la clientèle étrangère notamment européenne reste circonspecte quant à l'avenir touristique du Maroc ». Pour sa part, Kenza El Alaoui Ismaili, opératrice immobilière à Casablanca, estime que l'année 2015 « s'annonce aussi incertaine que 2014 voire une simple continuité de cette dernière. Parmi les segments les plus touchés au Maroc, c'est celui des villas. Déjà, ces constructions sont réservées à une clientèle sélective, mais il semble qu'en 2014, très peu de Marocains s'y soient effectivement intéressés. Les mises en chantiers sur ce segment affichent la plus grosse chute soit 42%, et la baisse de la production est toute aussi démonstrative, soit 36% en moins que l'année précédente. Ces résultats révèlent le niveau de pessimisme qui règne de manière générale sur le secteur de l'immobilier au Maroc et qui est ressenti même dans le nombre de transactions au niveau des ventes ou des locations. Pour ce qui est de la location sur Casablanca par exemple, nous avons constaté une baisse des prix des loyers entre 5% et 20%, cette baisse est en fonction du quartier et du type du bien. Un point important à signaler c'est le changement du comportement du consommateur. L'abondance des produits pour l'achat ou la vente a fait que la prise de décision du consommateur n'est plus aussi rapide qu'auparavant, s'ajoute à cela les obstacles à l'octroi d'un crédit immobilier».