L'artiste photographe Amine Noukoud (vit et travaille à Casablanca) a participé dernièrement à une grande exposition collective organisée sous le signe « les mains qui voient» du 12 au 26 décembre 2014 au Forum de la Culture à Casablanca (ex. Cathédrale Sacré Cœur) en hommage à l'artiste Abderrahmane Rahoule, directeur de l'Ecole Supérieure des Beaux Arts de Casablanca. Les images photographiques de cet artiste et designer graphiste nous invitent à découvrir et à saisir la dimension apparente des temps perdus au-delà de toute reproduction imitatrice de la réalité observée( femmes du sud , scènes personnalisée, sécheresse ...). Le paradigme de sa sensibilité d'artiste créateur se présente comme un espace symbolique où se mêlent recherche approfondie, perception analytique, narration documentaire, témoignage subjectif, spontanéité, doigté et maîtrise des couleurs reconnaissables. Il s'agit d'un diaporama iconographique qui émane du moment, un moment de révélations et introspections. Objectiviste rapporter de son état, Amine Noukoud incarne le passionnant et le laborieux chemin de la vie et de la créativité, et ce dans le cadre d'un projet esthétique reposant sur l'authenticité de l'art photographique au Maroc. Hommage sublime à la simplicité tellurique voire le témoignage quintessencié d'un passé glorifiant, sa photographie est un acte de réminiscence et souvenance, enfoui dans un imaginaire ivre rebelle à l'effacement et à l'oubli. Chez Amine Noukoud, la référence à l'imaginaire collectif est toujours mise en valeur d'une façon synthétique et bien élaborée. C'est un cri d'âme animé par les scènes cinétiques de l'enfance et des voyages vécus. Son parcours de photographe chercheur a démarré dans les sillages des designers graphistes de renom. Quand il a quitté les sentiers de la formation professionnelle à l'Institut IHB ART MEDIA à Casablanca, il avait déjà sa conception savante et imposante de la photographie en tant qu'une passion et recherche perpétuelle. Son esthétique des scènes pittoresques et sa vision des choses rendent la photographie narrative une trace indélébile de la mémoire à travers les impressions de voyage et les scènes éloquentes de la vie désertique. La photographie d' Amine Noukoud étant un manifeste lyrique et une fin en soi est marquée par un procédé individualisé au niveau des plans et des prise de vue : un credo visuel au niveau impressions, ce qui dynamise davantage les formes et les couleurs et maîtrise l'espace visuel. Sur la démarche référentielle de ce designer graphiste et webmaster qui figure parmi les artistes de la nouvelle sensibilité, Ahmed Tarek critique d'art, a bien écrit : « A travers des techniques photographiques bien élaborées, l'art plastique chez cet artiste perd sa fonction de moyen privilégié de reproduction de la réalité objective ce qui renforce sa composante subjective et lui permet progressivement de s'affranchir des normes. Amine Noukoud est bel et bien un moderniste dans son appréciation de l'art et de la photographie. L'image photographique se veut un lieu de partage d'expériences et de sens, un lieu de rencontre autour de l'art et de la création. Lien entre les créateurs, lien avec le public, c'est un lieu d'échanges ouvert à tous, ouvert sur la ville, la campagne et au-delà. L'artiste de talent a la volonté d'inscrire l'acte vivant de la création dans la ville, pour l'interroger mais aussi plus largement pour questionner notre monde, avec le désir de le bousculer, de le déranger parfois ». Devoir de mémoire, le travail artistique d'Amine Noukoud demeure une vision nostalgique du monde qui nous révèle la force symbolique des choses à partir d'une longue élaboration iconique : une cartographie des racines qui témoigne de la maîtrise acquise dans le domaine de la rhétorique photographique gérée avec tant de passion et de jouissance.