Le Théâtre Mohammed VI à Casablanca a abrité samedi dernier une grande cérémonie en hommage au grand musicien et chanteur Abdelwahab Doukkali qui a marqué son temps par un répertoire riche et diversifié. Cet acte de reconnaissance à l'égard d'un maestro et un musicien virtuose dans tout le sens du terme animé par l'orchestre marocain de musique arabe de Salah Morsli Cherkaoui en partenariat avec beaucoup d'organismes privés et publics. L'ambiance était survoltée sur la scène. Le public était venu nombreux pour acclamer son idole, Abdewahed Doukkali. Les personnalités, ainsi que la foule présente, lui ont manifesté avec émotion leur attachement. Lui, pour sa part, a exprimé sa fierté d'être honoré, et a fait part de son immense joie de se retrouver parmi ses fanatiques et de rencontrer son public, toujours aussi accueillant et chaleureux. Natif de la ville de Fès, Abdelwahab Doukkali est initié très jeune à la musique, au théâtre, au dessin et à la peinture. Il s'éveille ainsi précocement à la création artistique. Son étoile commence à briller dès 1957 avec un premier passage remarqué à la radio lors duquel il interprète « Annahr Al Khalid » de feu Mohamed Abdelwahab. A partir de là, c'est le début d'une belle carrière musicale où Doukkali ne faillit jamais à sa mission de créateur très spécial. Une mission menée avec brio depuis 1959, date à laquelle il enregistre sa première chanson « Grain de beauté », suivie, peu de temps après, par « Tomobile » par le biais desquelles Doukkali commence à goûter au succès. Tous les invités s'accordent à dire qu'Abdelwahab Doukkali est le seul chanteur arabe qui fait de la recherche musicale, explore les rythmes et les airs des différentes régions et accompagne toutes les générations. Parmi les moments les plus marquants de cette cérémonie, la présentation d'un superbe portrait peint par l'artiste plasticien de talent Abdelilah Chahidi (vit et travaille à Mohammedia) qui a impressionné le public par sa maitrise technique et sa sensibilité créative. Le travail néoplasique de Chahidi est distingué et reconnu de tous par sa force et son intense créativité: Féru de technique double (peinture et lumière noire) qu'il approfondit, il se remet régulièrement en question. Il reste toujours préoccupé par le problème de la transparence et du mouvement. Cette quête inépuisable donne à l'œuvre son unité. Ainsi, les tableaux fusionnels et lyriques nous révèlent un effort acharné au point du vue esthétique et marquent ainsi sa touche relative à la peinture connotative.