Une étude d'évaluation des impacts environnementaux et sociaux du complexe d'Ouarzazate (dans sa globalité) a été réalisée en juillet 2011. L'étude a été mise à jour en juin 2014 pour prendre en considération des données spécifiques aux centrales NOOR II et NOOR III du présent projet. Une nouvelle consultation publique des populations et des acteurs locaux et régionaux a été organisée le 9 juin 2014 à Ouarzazate afin de les informer de la phase II et de recueillir leurs attentes et leurs préoccupations. Le résumé de l'étude mise à jour a été publié sur le site internet de la Banque le 05 août 2014. L'étude complète mise à jour a été publiée par MASEN sur son site internet le 26 juin 2014. A l'instar de la centrale NOOR I, une fois les Sociétés de Projet des centrales NOOR II et NOOR III constituées et la conception détaillée de chaque centrale connue, une étude spécifique détaillée d'impact environnemental et social sera réalisée pour chaque centrale par sa Société de Projet. Un Plan de Gestion Environnemental et Social (PGES) sera élaboré et mis en oeuvre par chaque Société de Projet. Celle-ci devra organiser une consultation publique sur les impacts environnementaux et sociaux de sa centrale. Les études spécifiques des centrales seront réalisées conformément aux exigences des institutions financières internationales et à la règlementation marocaine et seront communiquées à la Banque pour avis. MASEN devra s'assurer que les mesures préconisées dans les différents PGES sont bien mises en oeuvre. Le suivi sera assuré au sein de MASEN par l'Equipe de gestion environnementale et sociale des projets qui comprend quatre responsables chargés respectivement du développement durable des projets énergie, du développement local, de la Qualité, Hygiène, Santé et Sécurité (QHSS) et du développement local basé sur le site. La responsable chargée du développement durable des projets énergie assurera la coordination du suivi des PGES et des relations avec les bailleurs de fonds. L'Equipe pourra être renforcée, en cas de besoin, par le recours à une structure externe spécialisée dans le domaine. Le projet est susceptible d'avoir des impacts sur l'imperméabilisation des sols, sur les eaux superficielles et sur le milieu naturel. Des risques potentiels d'incendies subsisteront en raison de l'utilisation de produits tels que les sels fondus et les huiles synthétiques. Avec le système de refroidissement à sec qui est utilisé pour la phase II, la consommation d'eau des centrales NOOR II et NOOR III aura un très faible impact sur les ressources en eau de la zone notamment sur la retenue d'eau du barrage de Mansour Eddahbi (situé à une dizaine kilomètres) à partir duquel le complexe solaire de Ouarzazate sera alimentée en eau brute. La consommation annuelle d'eau des deux centrales du projet est estimée à 355 000 m3 (dont 230 000 m3 pour NOOR II et 125 000 m3 pour NOOR III), soit 0,1% du volume annuel régulier de la retenue du barrage (250 millions m3). La tour solaire de la centrale NOOR III aura un fort impact paysager car elle sera visible depuis la ville d'Ouarzazate. Elle pourra aussi avoir un impact négatif sur l'avifaune de la zone en quête de nourriture pour leur survie à cause de la chaleur étouffante qu'elle dégagera et de la lumière éblouissante provenant de ses héliostats. D'autres impacts négatifs relatifs à l'ambiance sonore pendant les travaux sont à prévoir. Le tassement du sol et la remise en état du site à la fin de l'exploitation des centrales auront des impacts modérés. Les EIES et les PGES spécifiques des centrales qui seront réalisées permettront davantage de prendre en compte leurs particularités et d'atténuer les impacts potentiels identifiés en phase d'évaluation. Changement climatique Du point de vue foncier, le complexe solaire d'Ouarzazate sera implanté sur un terrain collectif de 3 000 ha qui appartenait au groupement ethnique Ait Ougrour Toundout. Il résulte d'une première acquisition d'un terrain de 2 500 ha en 2010 et d'une seconde acquisition de trois parcelles de 500 ha en 2011. Les centrales NOOR II et NOOR III auront des emprises respectives de 680 ha et 750 ha contre 450 ha pour NOORo I en cours de construction. Les procédures d'achat ont été faites conformément à la procédure nationale et sont décrites dans les Plans d'Acquisition de Terrains (PAT) qui ont été élaborés par MASEN. La collectivité d'Ait Ougrour Toundout et son Conseil de tutelle ont été consultés et ont donné leur accord pour la cession des deux terrains conformément aux modalités réglementaires de cession et aux prix qui ont été fixés par les commissions d'expertises. Les processus de consultations utilisés pour informer les populations locales du projet et de la procédure de cession des terrains sont décrits dans les PAT. Le projet ne nécessite aucune destruction d'habitat ou d'activité économique. Le site n'avait qu'une très faible vocation pastorale (parcage d'animaux), n'a aucune vocation agricole et un faible intérêt touristique. Le projet contribuera à l'atténuation des effets du changement climatique car sa réalisation permettra de produire de l'énergie électrique sans teneur en carbone. Il contribuera à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le sous-secteur électrique marocain. Ce dernier est fortement dominé par les centrales à base de combustibles fossiles qui représentent 70% de la puissance totale installée en 2013. Au cours de la même année, la demande nationale nette d'énergie électrique avait atteint un peu plus de 32 milles GWh et a été satisfaite respectivement par la production à base de charbon (38%), fuel (14%), gaz naturel (18%) et celle de source hydroélectrique (9%), éolienne (4%) et par les importations (17%). La part des énergies renouvelables dans la satisfaction des besoins électriques n'a ainsi représenté que 13% du mix électrique. En comparaison avec des centrales fonctionnant au fuel, les centrales NOOR II et NOOR III permettront d'éviter l'équivalent de les gaz à effet de serre dont les émissions seront évités sont estimées à 522 milles tonnes de CO2 par an (dont 300 milles tonnes de CO2 pour NOOR II et 222 milles tonnes de CO2 pour NOOR III). Pendant les 25 ans d'exploitation, les centrales NOOR II et NOORoIII permettront d'éviter plus de 13 millions de tonnes de CO2. A terme, le Programme solaire marocain NOOR permettra annuellement d'économiser en combustibles un million de tonne équivalent-pétrole et d'éviter l'émission de 3,7 millions de tonnes CO2.