Le président d'Interpol depuis Marrakech : "Le Maroc est un modèle de coopération policière internationale et de participation active au sein d'Interpol"    R&D Maroc 60 Startups : un deuxième appel à projets lancé    Enseignement supérieur : l'université marocaine veut redorer son blason    Patrimoine culturel coopératif : le Maroc parmi les pionniers mondiaux    Paroles d'Egalité : rap et slam pour des espaces numériques sans violence    Maroc : Le Comité provisoire de gestion de la presse porte plainte contre El Mahdaoui    AG de l'INTERPOL à Marrakech, une reconnaissance internationale de la contribution du Maroc à la sécurité mondiale (Président)    Inflation : Hausse de l'IPC de 0,1% en octobre (HCP)    Un avion à destination de Marrakech atterrit en urgence à Séville    Maroc - Etats-Unis : Les forces marines concluent un entraînement à Al Hoceïma    Morocco announces final squad for Arab Cup 2025 in Qatar    Mondial féminin de futsal : Le Maroc rate son entrée en lice contre l'Argentine    Mondial U17 : Le Maroc quitte la compétition après sa défaite face au Brésil    Dakhla : Le CIRPES signe quatre MoU avec des institutions africaines pour lutter contre le recrutement d'enfants soldats    Rap and slam contest in Morocco empowers youth to combat digital violence    Un randonneur italien meurt dans une chute en montagne lors d'une randonnée solidaire au Maroc    Le Réseau des parlementaires africains lance la Déclaration de Laâyoune    Le Ministre de l'Enseignement Supérieur Rencontre l'Ambassadrice Chinoise pour Renforcer la Coopération Académique    Art contemporain : À Casablanca, une exposition met en lumière des artistes émergents    Agadir: Zakia Driouich visite des unités industrielles halieutiques et deux chantiers navals Souss-Massa    L'UE réaffirme sa non-reconnaissance de la pseudo "rasd"    CNSS. Un mois pour déposer les certificats de scolarité non vérifiés    Centres de diagnostic d'Akdital : Un projet mort-né !    Violences au Nigeria : le Kwara ferme ses écoles après une attaque mortelle    Catalogne : entretiens maroco-espagnols pour renforcer la coopération bilatérale    Ligue 1: Première apparition de Pogba avec Monaco après 26 mois d'absence    RDC: 89 civils tués par les rebelles ADF en une semaine dans l'Est    L'architecte Rachid Mihfad actualisera les plans d'aménagement interne de sept ports    CAF Awards 2025 : razzia marocaine !    Climat : ces initiatives du Maroc à la COP30    Banques : Le déficit de liquidité se creuse à 137,7 MMDH    Forum Africa Logistics : une nouvelle plateforme pour la connectivité du continent    France : Un chef du renseignement nie tout lien entre LFI et islamistes mais pointe l'ultradroite    Marruecos: La SGTM presenta su oferta pública en la bolsa de Casablanca    Grippe aviaire : premier foyer dans un élevage de poulets dans l'Ouest français    Températures prévues pour samedi 22 novembre 2025    Expo : «Les origines de la vie» ou le Big Bang du vivant    JSI Riyad 25 / Jeudi : trois nouvelles médailles mais une place perdue au tableau du classement    1⁄4 de finale CDM U17 /Jour J pour '' Maroc–Brésil'' : Horaire ? Chaînes ?    Edito. Une sacrée soirée    Mr. ID dévoile ASKI, une immersion artistique au cœur des musiques du Sud marocain    Le Bloc-Notes de Hassan Alaoui    L'armée pakistanaise annonce avoir tué 23 insurgés à la frontière afghane    Près d'une femme sur trois a subi des violences conjugales ou sexuelles dans sa vie, selon l'OMS    Indice mondial du savoir 2025 : le Maroc face au défi du capital intellectuel    Rabat accueille la 12e édition du Festival Visa for Music    Attaques jihadistes. Alerte maximale au Nigeria    Be Magazine : Rabat se fait une place méritée dans les grandes tendances du voyage    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Marocains du monde : L'enseignement de l'arabe au Canada : Les écoles marocaines, un lien solide avec l'identité
Publié dans L'opinion le 22 - 10 - 2014

Les valeurs patrimoniales peuvent se perdre facilement chez les enfants loin de leur pays natal. Ballotés entre la culture d'accueil et les efforts des parents de sauvegarder leur identité d'origine, les enfants finissent par ne plus se retrouver dans cette dualité culturelle. Les parents ne sortent pas toujours gagnants de cette lutte pour l'identité à cause des contraintes de la vie de tous les jours, leurs horaires de travail et le temps que passent les enfants dans l'école étrangère. C'est comme cela qu'est née la formule de l'école marocaine au Canada.
A elle seule, la ville la plus cosmopolite du monde, Montréal, compte quatre écoles marocaines, en parallèle avec une vingtaine d'écoles arabes et islamiques basées sur l'apprentissage du Saint Coran et de la langue arabe. Trois sont situées dans des campus scolaires québécois et la quatrième profite des salles de la Maison cultu
relle marocaine, Dar Al Maghrib, qu'on a évoquée précédemment dans un article concernant l'Année du Maroc au Canada et où étaient organisées les festivités relatives à l'événement ainsi que le festival Splendeurs du Maroc 2014.
L'école marocaine, chapeautée par l'Association des écoles marocaines au Québec à but non lucratif, est ouverte aux enfants de la communauté marocaine résidant à Montréal et ses alentours afin de dispenser des cours de langue arabe et de la culture marocaine. Chaque samedi 9
atin, les élèves bénéficient d'une formation dans un milieu qui leur permet de préserver leur patrimoine culturel marocain dans leur pays d'accueil et de maintenir des liens étroits avec leur pays d'origine.
La première école marocaine a vu le jour en 1999 au Canada. Dénommée à l'origine École Sibaweih, l'école a commencé avec un effectif étudiant de 14 élèves âgés de 6 à 11 ans, inscrits aux 3 niveaux primaires offerts. La demande s'accroît et ce nombre s'est multiplié entre 2000-2001 (22 élèves plus exactement) - l'école change de nom à ce moment pour devenir « L'Ecole marocaine » à partir de septembre 2002- pour atteindre 850 élèves en 2013, répartis sur les 4 campus de la métropole. Loin d'exclure les autres communautés musulmanes, maghrébines ou autres, l'école vise à refléter l'identité marocaine à travers différentes manifestations culturelles et linguistiques.
Dans le quartier de Montréal-Nord qui enregistre une forte concentration de la communauté marocaine, le centre Louis Fréchette loue ses locaux tous les samedis à l'école marocaine moyennant une somme qui va de 25000 à 27000 dollars canadiens par an, selon la déclaration du président de l'école, M. Ali Bouanba, un doctorant et enseignant de la langue anglaise à Montréal.
Pour la modique somme de 260 $ (2.250 dirhams environ) par an, (et le prix baisse en fonction de la fratrie) comprenant manuels scolaires marocains, agenda de communication avec les parents et les bulletins scolaires, les élèves profitent de l'expérience de 32 enseignants marocains hautement qualifiés, parfaitement bilingues et dotés d'une expérience professionnelle d'au moins deux ans. C'est le directeur lui-même qui dispense une formation pédagogique aux enseignants afin d'adapter l'enseignement marocain aux exigences linguistiques et pédagogiques du Canada : « Comme nous tenons à l'excellence de l'enseignement et à la rentabilité des enseignants, souligne-t-il, ces derniers sont payés 30$ l'heure et sont supervisés de près pour veiller à leur rendement », ce qui constitue un cachet bien au-dessus de la moyenne. C'est ce qui explique le refus de la formule du volontariat pour l'enseignement au sein de l'école. Le volontariat peut entraver la marche des études alors qu'un bon salaire est toujours motivant et on peut, en contrepartie, exiger l'excellence et l'assiduité.
Le programme, calqué sur le modèle marocain avec les mêmes livres utilisés dans l'enseignement au Maroc, est apprêté d'une pédagogie moderne et selon les nouvelles méthodes d'enseignement des langues.
La spécificité de l'école n'est pas l'arabe classique seulement mais le dialecte marocain. Mme Hasna Boumejhoul, une ancienne enseignante dans le primaire public avec une expérience de 10 ans, et qui travaille à l'école marocaine depuis 3 ans, nous explique la méthodologie de ce double apprentissage : «Quand j'enseigne un mot en arabe classique, je le traduis généralement en arabe dialectal pour que les élèves puissent communiquer avec le reste de la communauté marocaine au Canada et leurs proches au Maroc. »
Une tâche pas toujours facile vu le temps alloué à la langue française et sa pratique : « Nous trouvons quelques difficultés à transmettre le message en arabe, ajoute notre enseignante, mais nous essayons de faciliter l'apprentissage par des phrases courtes, des termes faciles et un certain langage accessible. Les parents veulent que leurs enfants parlent marocain. Alors, même pendant la pause-collation, nous discutons en marocain pour faire pratiquer aux élèves leur langue mère».
Les outils d'apprentissage de la langue et du dialecte sont nombreux et vont de l'apprentissage de la langue au rappel de leurs origines à travers la lecture, l'écriture en passant par l'organisation de journées culturelles pour leur faire redécouvrir les richesses de la patrie-mère, sa culture, ses villes, son Histoire, son drapeau.
En première année, les élèves apprennent à déchiffrer les lettres, les chiffres en arabe, le mois, la date, les comportements musulmans, font la dictée des lettres et doivent arriver à écrire une phrase complète en fin d'année scolaire. Rendus à la deuxième année, les élèves commencent à composer des phrases et les utiliser dans leurs dialogues.
Même les occasions et fêtes nationales et religieuses sont scrupuleusement organisées dans les écoles marocaines afin de faire revivre la même expérience qu'au Maroc, avec friandises bien de chez nous, costumes traditionnels, stands d'exposition et de dégustation, bricolages, chants et ambiance conviviale et familiale susceptible de leur faire apprécier leurs racines.
Les ingrédients du succès sont là pour ajuster la culture marocaine au besoin intense des jeunes et moins jeunes de rester attachés à leur origine et leur identité.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.