L'Italie en reconstruction compte sur deux buteurs encore méconnus au niveau international, Ciro Immobile et Simone Zaza, dont l'association pourrait être reconduite contre la Norvège, mardi en ouverture des qualifications pour l'Euro-2016. Signe de son déclin, la "Nazionale", giflée au premier tour du Mondial, s'appuie sur un remplaçant et la star d'un club luttant pour le maintien, mais leur premier match ensemble contre les Pays-Bas fut plein de promesses (2-0). Immobile s'est mis en route Meilleur buteur de Serie A la saison dernière au Torino (22 buts), Ciro Immobile semble prêt à exploser. Il a tenté cet été l'aventure à l'étranger, au Borussia Dortmund, où il n'est pas encore indispensable. Comme un autre jeune génie du Pescara de Zdenek Zeman, Marco Verratti, parti progresser au Paris SG, Immobile a fait le pari de l'étranger, confirmant au passage la fuite des cerveaux qui frappe la Serie A. Antonio Conte, le nouveau sélectionneur, s'est déjà plaint du manque d'Italiens en championnat, remplacés par des étrangers de niveau moyen, si en plus les internationaux quittent la mère-patrie... Mario Balotelli n'en finissant plus de décevoir, Immobile représente désormais l'avenir de la "Nazionale". Au Brésil, la scène a semblé encore un peu grande pour lui, mais il n'est pas le seul à avoir déçu, d'autres avec un plus gros pedigree ont échoué, et son premier but "azzurro" contre les Pays-Bas, pour sa cinquième sélection, a un peu plus éloigné le fantôme de "Super Mario", non convoqué. L'association avec Zaza a fait des étincelles jeudi à Bari, pour le premier match de l'ère Conte. Ils se sont réparti les tâches, "l'Allemand" prenant la profondeur et Zaza revenant vers le porteur du ballon pour ouvrir deux pistes au passeur. Immobile a même servi une passe en or à son partenaire, il pourrait le refaire à Oslo pour lui offrir à son tour son baptême du but azzurro. Zaza, destin de star Avec un tel nom et son look de Hell's Angel, chauve à barbe fournie, Simone Zaza est taillé pour la célébrité. Sur le terrain il ne se débrouille pas mal non plus. La seule entorse sur son CV est le manque de sex-appeal de son club, Sassuolo, plus petite ville promue dans l'élite italienne (40.000 habitants), qu'il a contribué à maintenir la saison dernière. D'abord en co-propriété (une particularité italienne) avec la Juventus, Zaza a vu son petit club racheter pour 7,5 millions d'euros sa part, cet été. Mais Conte a assuré qu'il ne regardait pas le palmarès des clubs de ses joueurs au moment de composer son équipe. Le sélectionneur a également rappelé qu'il n'avait "pas fait cadeau à Zaza de sa première sélection". Le buteur de Sassuolo l'a gagnée sur le terrain. S'il a manqué l'occasion de marquer pour sa première cape sur l'excellent service de son nouveau partenaire, il a obtenu un penalty et une exclusion d'un défenseur (Martins Hindi), et délivré une géniale passe de la poitrine pour Immobile. Zaza fut le meilleur sur le terrain. Un petit défaut reste à corriger selon son entraîneur de club, Eusebio Di Francesco: "Il doit comprendre que la règle numéro un d'un attaquant est de marquer les buts faciles. Mais je suis certain qu'il réussira, il a encore une grande marge de progression." Un personnage de dessins animés très célèbre en Italie porte le même nom que lui, l'inspecteur Zenigata, dit Zaza, toujours à la poursuite du gentleman cambrioleur Lupin IIIème. Évidemment il ne met jamais la main dessus, mais Simone Zaza pourrait bien, lui, rattraper son destin.