Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), a présenté, lundi à Rabat, un rapport devant les deux chambres du Parlement couvrant la période de mars 2011 jusqu'à fin 2013. M. El Yazami est revenu sur la question de la peine de mort proposant aux différentes composantes politiques un «débat constructif et responsable» sur son abolition. Il a exprimé ainsi une position implicite du conseil en faveur de l'abolition de cette peine. Selon le résumé de son intervention, Driss El Yazami a notamment fait valoir que la mesure figurait parmi «les principales recommandations institutionnelles de l'Instance équité et réconciliation» (IER), instaurée en 2004 afin de se pencher sur les violations des droits de l'Homme lors des décennies précédentes. Cette prise de position intervient quelques semaines après celle, contraire, exprimée par le ministre de la Justice, le Pjidiste Mustapha Ramid. «J'affirme qu'il n'y a rien dans les lois internationales qui impose l'abolition de la peine de mort», a-t-il déclaré mi-mai devant le Parlement. «Aux 200 parlementaires qui veulent l'abolir, je vous dis "vous êtes libres de le faire" mais nous, au gouvernement, nous avons une autre opinion, c'est de réduire le nombre de crimes passibles de la peine de mort», avait-il ajouté. La position du CNDH sur l'abolition de la peine de mort a été applaudie par les deux Chambres du Parlement réunies. Outre des ONG, une vingtaine de représentants d'ambassades ont assisté à la présentation du président du CNDH. Driss El Yazami a par ailleurs réaffirmé la nécessité de faire toute la lumière sur les cas en suspens de disparitions forcées.