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6 millions de morts chaque année, dont plus de 600 000 sont des fumeurs secondaires Journée mondiale sans tabac : Augmenter les taxes sur le tabac, LA solution
Cette fois-ci serait la bonne ? La campagne anti-tabac de cette année n'y est pas allée de main morte et a enchainé spots et annonces sur de nombreux supports publicitaires et médiatiques, mais elle a surtout déclaré une guerre ouverte à ce fléau qui ronge non seulement la vie du fumeur mais aussi de tout son entourage, un affrontement matériel et moral qui se situe à plusieurs niveaux. Les statistiques sont plus qu'alarmantes : Près de 6 millions de morts chaque année dont plus de 600.000 des non-fumeurs qui meurent d'avoir inhalé la fumée des autres, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Le tabagisme menace 8 millions de vies chaque année d'ici 2030 si on laisse l'épidémie œuvrer en toute impunité. Plus de 80% de ces décès concerneront les pays sous développés ou intermédiaires. D'une part parce que la loi interdisant le tabac dans les lieux publics n'est pas toujours respectée, et d'autre part pour le coût relativement bas de la cigarette et la contrebande qui fait circuler les cigarettes illicitement commercialisées et à prix réduit. Hausse des taxes sur le tabac Pour y remédier, l'OMS estime qu'une hausse des taxes de 50% réduirait le nombre de fumeurs de 49 millions dans le monde au cours des trois prochaines années. Quelque 11 millions de vies seraient ainsi sauvées. Les prix élevés des cigarettes dissuadent en particulier les jeunes de commencer à fumer et les poussent à envisager d'abandonner la cigarette ou, du moins, de réduire leur consommation de tabac, estiment les experts de l'organisation : «La hausse des prix est le moyen le plus efficace pour dissuader les consommateurs, notamment les plus jeunes». L'OMS vient de recommander une hausse des taxes de 50%, moyen qu'elle juge être le plus efficace pour décourager les consommateurs et qui pourrait réduire «le nombre de fumeurs de 49 millions dans le monde au cours des trois prochaines années», comme le stipule le discours prononcé en vue de la célébration de la journée mondiale sans tabac. De plus, une telle augmentation rapporterait des fonds d'une valeur d' 101 milliards de dollars, rapporte l'OMS, qui pourraient aider à combattre les maladies ou d'autres fléaux sociaux et donne l'exemple du Vieux Continent où le prix de la cigarette a triplé entre 1990 et 2005, faisant réduire le tabagisme de 50% et par conséquent les cancers du poumon. El la fumée secondaire ? Fumer ou ingérer la fumée des autres, à vous le choix mais les répercussions sur la santé sont les mêmes. Ainsi, si fumer est la première cause du cancer du poumon, l'exposition à la fumée secondaire en est la 2ème. De plus, une trentaine de minutes d'exposition à la fumée suffit pour durcir les artères et aboutir à une artériosclérose. La fumée secondaire augmente aussi les risques de maladies cardiaques, de fausses couches et de mort du fœtus. Mesure négligée : La cigarette électronique La nouvelle mode est à la cigarette électronique qui compte de plus en plus d'adeptes. Un bon substitut à la cigarette ? Pas si sûr si on considère les cas d'empoisonnements liés à la substance contenue dans la e-cigarette-liquide absorbé par la peau et non par inhalation- et qui est augmenté de 1351 en 2013, une hausse de 300% par rapport à 2012 aux Etats-Unis, comme le rapporte le New York Times. Et la palme d'or revient à... Si on devait décerner un prix au fléau le plus destructeur de la santé, le tabagisme l'emporterait haut la main. Ainsi il peut être à l'origine d'une panoplie de cancers : celui du poumon à leur tête, suivi de près par celui de la bouche, du larynx, du pharynx et l'œsophage. Suivent alors le cancer du pancréas pour continuer sa descente vers l'estomac, le rein, la vessie. Mais encore ? Le col de l'utérus et certaines leucémies. Hormis les cancers, il peut entrainer des maladies non moins graves et toutes aussi mortelles telles que l'insuffisance respiratoire, l'emphysème pulmonaire, la bronchite chronique, les infections respiratoires aigues, l'accident vasculaire cérébral, la crise cardiaque, l'angine de poitrine, l'artérite des membres inférieurs, l'anévrisme, l'artériosclérose, la gangrène et l'hypertension. Loin de s'en tenir à cette panoplie de pathologies, le tabac peut provoquer la cataracte, la pneumonie, la parodontie et l'anévrisme aortique abdominal. Il peut nuire également au système reproductif et provoquer des fausses couches, l'accouchement prématuré, au faible poids de naissance, à la mort subite du bébé, à des malformations, à un trouble déficitaire de son attention ou à de l'hyperactivité et à son addiction future au tabac. La fumée de tabac contient quelque 4000 substances chimiques toxiques cancérigènes dont Le benzène, l'arsenic et le chrome, entre autres. Quand les médias s'y mettent... Si l'OMS a doublé la mise en recommandant une hausse aussi vertigineuse du coût de la cigarette, les médias marocains bougent en force cette année en dénonçant le tabagisme à coups d'annonces à la télévision, en impliquant des artistes de renommée dans la campagne anti-tabac tels que la chanteuse Samira Said, l'athlète Nezha Bidouane, l'animateur de radio Momo, l'actrice Mouna Fettou, le comédien Gad El Maleh ... Certaines banques se sont prêtées au jeu et passent des annonces dans leurs guichets automatiques, sans oublier la compagnie des chemins de fer qui a opté pour des annonces diffusées lors des navettes. Des initiatives qui apporteront leurs fruits si elles s'accompagnent d'une augmentation excessive des frais du tabac qui reste le moyen le plus radical de dissuader de la consommation de la cigarette. Reste un moyen philosophique de dire non à l'épidémie, envisagé par une grande écrivaine québécoise, Louise Leblanc, tirée de son roman Le Sang De L'or, «Chaque fois que tu allumeras une cigarette, médite. Ou bien tu fumeras moins, ou bien tu vas beaucoup méditer».