Les Assemblées de printemps du FMI et de la Banque Mondiale se tiendront du 11 au 13 avril à Washington. Y prendront part les deux chefs de ces deux institutions, des ministres des Finances du G20, des patrons de plusieurs banques, des représentants du secteur privé, du milieu universitaire et de la société civile, et des journalistes. Le temps fort de ce rassemblement sera marqué par les réunions du Comité du développement, Forum conjoint de la Banque Mondiale et du FMI, et du Comité monétaire et financier international du FMI, qui font alors le point sur les activités de ces deux institutions. Au menu aussi de cet événement, auquel prendrait part le Maroc, des séminaires, des séances d'information sur les différentes régions du monde, des conférences de presse et bien d'autres sessions abordant des thèmes liés à l'économie mondiale, au développement international et aux marchés financiers internationaux. Ces réunions auront lieu dans un contexte où l'économie mondiale, selon le FMI, se remet de la grande récession, même si la croissance globale reste trop lente et trop faible. «... Une reprise modeste et fragile est en cours et qu'il faut maintenant changer de vitesse pour réaliser une croissance plus rapide et plus durable», avait souligné récemment Christine Lagarde, la Directrice générale du FMI, dans une allocution prononcée à la School of Advanced International Studies (SAIS) à Washington à la veille des réunions de printemps du FMI et de la Banque Mondiale. Elle a noté, en outre, que l'activité économique dans les pays avancés, tels que les États-Unis, la zone euro et le Japon, s'accélère, mais à des rythmes variables. Pour les pays émergents, elle a souligné que les taux de croissance, même s'ils diminuent, figurent parmi les plus élevés au monde, surtout dans les pays émergents d'Asie, qui continuent de briller. De même, la croissance reste vigoureuse en Afrique subsaharienne. Par contre, dans les pays arabes en transition, les conditions sont difficiles. La croissance dans ces Etats reste freinée par la situation sociale et politique difficile. Côté pronostic, le FMI table, pour les pays émergents et en développement, sur un taux de croissance de 4,9% en 2014. En ce qui concerne l'Afrique subsaharienne, la croissance devrait se chiffrer à 5,4 %, estime le FMI, tandis que la Banque Mondiale parle de 5,2 %. Pour le Maroc, faut-il le souligner, Bank Al-Maghrib table, pour l'année 2014, sur un taux de croissance faible, situé entre 2,5% et 3,5%. Une prévision proche des chiffres établis par le Haut Commissariat au Plan (HCP) qui a annoncé en début d'année un taux de croissance de 2,4% pour 2014 (contre une évaluation optimiste du ministère des Finance qui prévoit un taux de 4%). Force est de noter également que ces rencontres s'annoncent pendant qu'un rapport sur les Perspectives de l'économie mondiale, publié mardi par le FMI, prévoit un taux de croissance de 3,9% pour le Maroc en 2014 et 4,9% pour 2015. « L'activité économique se ralentira au Maroc, mais elle sera de plus en plus tirée par les secteurs non agricoles, par suite des réformes menées pour diversifier l'économie », précise le rapport. L'inflation serait, pour sa part, de 2,5% en 2014 contre 1,9% l'an dernier. Pour l'ensemble de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), la croissance économique atteindrait 3,2% cette année et 4,5% en 2015. S'agissant du principal partenaire commercial du Maroc, à savoir la zone euro, le FMI prévoit le pire. L'institution table sur un taux de croissance, très faible, de 1,2% en 2014 et 1,5% en 2015. Enfin, la croissance mondiale devrait, elle, se situer à 3,6% cette année, soit un léger retrait sur les prévisions de janvier du fait des incertitudes géopolitiques et des risques sur les pays émergents.