L'ancien président pakistanais Pervez Musharraf, qui a dirigé le pays de 1999 à 2008, a été inculpé lundi de cinq chefs d'accusation de trahison mais a plaidé non coupable. Il risque la peine de mort s'il est reconnu coupable de trahison, pour avoir suspendu la Constitution et instauré l'état d'urgence en 2007, alors qu'il s'efforçait de prolonger son mandat présidentiel. L'ancien général a répondu "non coupable" lundi à chacune des accusations portées contre lui. "J'aimerais demander où est la justice, en ce qui me concerne, dans la république islamique du Pakistan(...). Je n'ai fait que donner à ce pays, je ne lui ai rien pris", a-t-il affirmé. "Je préfère mourir que de capituler", a-t-il continué. Certains observateurs craignent que ce procès ne provoque une réaction de colère au sein de l'armée, qui a dirigé le pays pendant plus de la moitié de son histoire depuis 1947, année de son indépendance. Pervez Musharraf a déclaré aux journalistes jouir du soutien de l'armée au grand complet, même si l'état-major n'a aucunement laissé entendre qu'il pourrait intervenir dans le procès. L'avocat de Pervez Musharraf a demandé lundi au tribunal d'autoriser son client à rendre visite à sa mère malade, à Dubaï, et le tribunal doit se prononcer sur ce point dans les heures qui viennent. L'ancien dirigeant militaire se trouve actuellement en résidence surveillée au Pakistan, où il est rentré en mars 2013 après plus de quatre années d'exil. Le procès de Pervez Musharraf s'est ouvert en novembre, et les audiences ont depuis lors été ajournées à plusieurs reprises. L'ancien dirigeant a tout d'abord refusé de comparaître. Puis une série d'engins explosifs ont été découverts le long de son itinéraire. Le 2 janvier, il a été hospitalisé pour des douleurs à la poitrine, ressenties sur le chemin du tribunal. Les avocats de Pervez Musharraf affirment que leur client ne peut bénéficier d'un procès équitable alors que Nawaz Sharif, qui a remporté les élections législatives de l'an dernier, est à la tête du gouvernement. Musharraf avait déposé Nawaz Sharif lors d'un putsch militaire en 1999. Il est resté au pouvoir jusqu'à sa démission en août 2008.