Les avancées technologiques et les modèles de gestion innovants ont créé des vecteurs de liberté d'expression dans le monde entier, mais de nouveaux problèmes font également leur apparition, à l'image de la censure, du filtrage, du blocage et de la surveillance sur Internet, souligne un rapport qui vient d'être publié par l'UNESCO. Intitulé «Tendances mondiales en matière de liberté d'expression et de développement des médias», le document constate que les nouvelles technologies offrent des possibilités inédites de production, de partage et d'accès à du contenu multimédia sur diverses plateformes, tout en attirant l'attention sur le contrôle grandissant qu'exercent les intermédiaires d'Internet, tels que les moteurs de recherche et les réseaux sociaux, sur le contenu en ligne. Le rapport met en garde contre la menace que ces intermédiaires représentent pour la transparence de la libre circulation de l'information et souligne les inquiétudes qu'ils suscitent en matière de «privatisation de la censure», relevant que les journalistes et les acteurs des médias en ligne sont confrontés à de nouvelles menaces pesant sur leur sécurité dans le monde numérique. Le document note aussi que les progrès accomplis dans le sens d'une plus grande liberté des médias sont en perte de vitesse dans certaines régions en phase de transition politique, tandis que les lois sur la liberté de la presse ne sont pas toujours mises en œuvre de manière efficace. «La censure directe et l'autocensure restent un problème pour les journalistes du monde entier», déplore-t-il. Les auteurs du document indiquent, en outre, que malgré la supériorité économique prolongée d'une poignée de sociétés parmi les médias traditionnels et les médias en ligne, l'augmentation considérable du nombre de sources et de plateformes d'information a un effet positif sur le pluralisme des médias. Ils affirment que la prise de conscience à l'échelle internationale de l'importance de la sécurité des journalistes a considérablement progressé ces six dernières années, en grande partie suite à la mise en œuvre du Plan d'action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l'impunité. Le rapport souligne, toutefois, que le nombre de journalistes assassinés continue d'augmenter (430 journalistes assassinés entre 2007 et 2012, dont 23 femmes), faisant remarquer que celles-ci sont confrontées à l'essor de nouvelles formes d'intimidation et de brutalités, telles que les agressions sexuelles. «Si les zones de conflit restent les endroits les plus dangereux pour la profession, c'est hors de ces zones que la majorité des assassinats de journalistes ont été commis entre 2007 et 2011», précise la même source qui relève que ces crimes restent généralement impunis.