Cela fait un moment que la gestion de notre football est très controversée et la FRMF critiquée. Depuis, au moins, le temps que l'équipe nationale collectionne les échecs et les déboires ! A la veille de l'élection d'un nouveau président et d'un Bureau Fédéral, on est en droit d'être légitimement inquiets quant à cette période de vaches maigres qui n'en finit plus. On le sait depuis des années, l'équipe nationale a toujours été l'arbre qui cache la forêt de la misère et de la médiocrité de notre foot. En effet, les bons résultats de l'EN suffisaient à camoufler les insuffisances de la FRMF, les incompétences du Bureau Fédéral, et surtout la médiocrité et la misère du football marocain. Mais, en cas de mauvais résultats, l'opinion publique et les médias ne pardonnent rien à la fédé et aux membres du BF. Il y a eu moins trois dossiers sur lesquels on peut reprocher à l'actuelle fédération d'avoir failli : le choix du coach national, les cahiers de charges du professionnalisme que les clubs n'ont pas ou plus les moyens d'honorer, et le silence du BF concernant les derniers scandales qui ont secoué le foot marocain (l'affaire KAC-RBM, l'affaire Amine Rbati et le Raja... etc...) ... Concernant le choix du coach national, si Ali Fassi Fihri a eu l'honnêteté d'assumer la responsabilité du choix d'Eric Gerets, il faut dénoncer d'opacité et l'absence totale de transparence à chaque fois qu'il faut choisir un coach national, et surtout s'interroger comment et qui rédige les contrats en or pour l'entraîneur qui sont toujours très défavorables pour les finances de la fédé en cas de licenciement. L'équipe nationale a toujours été l'arbre qui cache la forêt de la misère et de la médiocrité de notre foot Mais, en contrepartie, il faut reconnaître que cela a toujours fonctionné de la sorte au cours des trente dernières années et qu'il n'y a rien de nouveau. On est en droit de se demander s'il s'agit d'un secret d'Etat ! Si le Bureau Fédéral a montré ses limites sur un certain nombre de questions, on est tentés de penser qu'il y sévit un certain nombre de personnes au profil carriériste, et non pas des compétences capables d'œuvrer en synergie autour d'un projet. Il a été énormément question de formation des jeunes, des cadres et des entraîneurs, mais il faut croire que notre pays a énormément besoin de former des dirigeants professionnels car malheureusement notre sport, nos clubs de nos fédés sont infestés d'individus pas forcément compétents mais toujours prompts à se servir au lieu de servir et à courir derrière les postes et les longs déplacements à l'étranger, exactement comme ces politiciens candidats aux élections dont le seul programme politique est celui d'avoir un siège au Parlement ou à la mairie. Ce n'est pas pour jeter un pavé dans la marre car les compétences existent mais lorsqu'on voit la crise dans laquelle se débat notre sport et la plupart de nos fédés, il y a de quoi rester perplexe ! Revenons, si vous le permettez bien, à ce cher passé qui nous donne l'illusion que tout allait bien dans le meilleur des mondes. En 1976, quand le Maroc a été Champion d'Afrique celui qui présidait la fédération était le colonel feu Mehdi Belmejdoub. Un personnage atypique et charismatique, qui à la veille de la CAN d'Ethiopie était parti à Fès chercher un certain Abdelali Zahraoui - presque de force – et l'emmener faire un entraînement intensif au centre des FAR alors que ce dernier était en froid avec le MAS et presque perdu pour le foot. La suite, tout le monde la connaît, Zahraoui réussira une très belle CAN et réalisera 4 buts. Mais il faut dire que cette équipe avait joué ensemble au moins 5 années avec les rescapés du mondial 70, Faras, Hazzaz et Guezzar. Notre foot a besoin de dirigeants professionnels avec une formation pointue En 1986, pour le mondial mexicain le président de la FRMF fût le colonel Driss Bamous. Un personnage discret qui fuyait le tapage médiatique car il considérait sa mission à la FRMF dans le prolongement de sa mission au sein de l'institution militaire. Là aussi, cette équipe est née en janvier 1980, pour le match retour contre l'Algérie après une catastrophique défaite 5-1 à Casablanca. Il faut dire qu'à chaque fois que l'EN a pu faire des concentrations régulières sur 2, 3 ou 4 semaines avec un groupe qu'on garde et améliore au moins 5 ans, les résultats ont suivi. En comparaison, aujourd'hui les joueurs atterrissent 3 à 4 jours. Avant le match, avec les dégâts que vous savez. En 1998, date de la dernière Coupe du Monde du Maroc,le général Housni Benslimane présidait aux destinées de la FRMF, même s'il connût des déboires peu après, du temps de Roger Lemerre. Ce n'est pas pour faire un jugement de valeur, car le débat militaire-civil n'a aucune raison d'être, mais le fait que les expériences relatées plus haut montrent la discipline et la rigueur avec laquelle les officiers peuvent gérer la fédé, même si on leur a souvent reproché de mettre plein d'hommes en uniforme dans les couloirs de la FRMF, et de favoriser les joueurs des FAR avec l'EN. Ce qui n'est ni absolument faux ni complètement vrai. Mais l'expérience a prouvé que quelle que soit la qualité et la compétence du président de la FRMF, si le bureau fédéral ne suit pas le projet – quand et si projet il y a – dans une synergie totale, avec la rigueur scientifique pour le choix des hommes, et la discipline qu'il faut pour atteindre les objectifs techniques et sportif, il n'y a rien de bien à espérer. Sommes-nous prêts de sortir de l'auberge ! ? De quoi demain sera-t-il fait ! ? Lorsqu'on termine un article avec deux questions c'est qu'on a très peu de certitudes et absolument pas de visibilité. Alors Akram, Lakkjaâ, ou un autre, l'essentiel est certainement ailleurs si c'est pour reprendre les mêmes et recommencer la même interminable histoire.