Le Maroc, devenu «victime» de la pression migratoire sub-saharienne, gère de manière transparente la question migratoire, conformément aux principes de l'Etat de droit et dans le strict respect de sa législation nationale, a indiqué sur la BBC le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la coopération, M. Youssef Amrani, Suite à la diffusion mercredi par la chaîne londonienne d'un reportage réalisé au Maroc par Paul Mason, rédacteur de la rubrique économique de BBC Newsnight au sujet de la gestion de la question migratoire par le Maroc, M. Amrani a apporté, jeudi, les clarifications nécessaires à de nombreuses allégations infondées contenues dans ledit reportage. Ces clarifications ont été faites pour rétablir la vérité sur les efforts importants déployés par le Maroc dans la gestion de cette question «sensible et complexe» pour la relation entre l'Europe et l'Afrique. M. Amrani a souligné, à ce sujet, que le Maroc est devenu «un pays de destination par défaut» des migrants, en raison des mesures strictes prises dans le domaine du contrôle des frontières européennes, ajoutant que le Royaume est «résolument engagé à gérer ses frontières et ses procédures de réadmission, dans le plein respect des multiples dimensions de la migration à savoir le développement et le respect des droits humains». A cela s'ajoute le fait que le Maroc a ratifié les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme, y compris les conventions sur les mineurs et les migrants, et s'est engagé à les mettre en œuvre dans le cadre de sa législation nationale, a poursuivi le ministre délégué. Il a rappelé que le Royaume s'est également doté d'une «feuille de route», qui englobe tous les aspects de la question migratoire, notamment la migration légale, la lutte contre l'immigration clandestine, ainsi que les aspects politiques, diplomatiques, judiciaires et institutionnels des flux migratoires. En tant que pays démocratique, a insisté M. Amrani, le Maroc «ne souffre d'aucun tabou sur la question des droits de l'homme et répond à toutes les exigences internationales en la matière», comme en témoigne son interaction volontaire avec les procédures spéciales des Nations Unies, et la reconnaissance par l'Union européenne des réalisations marocaines dans le domaine. Et si des allégations d'abus peuvent exister, a indiqué le ministre délégué, le Royaume continue à adopter «une approche démocratique, ouverte, participative et transparente en matière de gestion migratoire», mettant en exergue la participation et la vivacité de la société civile sur cette question. Tout en soulignant les efforts importants déployés par les autorités marocaines en matière de protection des victimes et l'engagement constant de ces autorités pour la non expulsion des migrants vulnérables, M. Amrani a affirmé que l'action des forces de sécurité est strictement encadrée par la loi et les textes réglementaires. Le ministre délégué a rappelé dans ce même registre que les efforts déployés par les autorités marocaines pour la promotion des droits des migrants et de leur intégration ont donné lieu à de nombreux résultats positifs, comme en témoigne la présence sur le territoire marocain de plus de 8.000 étudiants africains, parmi lesquels une majorité dotée de bourses d'études accordées par le Maroc. Il a souligné que plusieurs migrants sont des travailleurs légaux au Maroc, qui s'est par ailleurs attelé à institutionnaliser les procédures de demande du statut de réfugié dans sa législation nationale et ce, dans le strict respect de ses engagements internationaux. Et M. Amrani de rappeler qu'en avril 2013, le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) a accordé un total de 891 statuts de réfugiés au Maroc qui sont strictement protégés en vertu de la loi marocaine, soulignant qu'au regard de ces statistiques, il est important de se poser la question de savoir «pourquoi est-ce que ces demandes d'asile sont déposées au Maroc, un pays qui ne partage aucune frontière avec un pays en conflit?». Dans le cadre de son programme de réadmission volontaire vers les pays d'origine, le Maroc a financé le retour d'environ 14.000 migrants en situation irrégulière, en collaboration avec l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), a rappelé M. Amrani. Tout en reconnaissant l'appui financier ponctuel de l'Union européenne, octroyé en 2006, dont l'impact demeure, à ce jour, à quantifier, M. Amrani a fait savoir que le Maroc «porte seul le fardeau de la gestion de la question migratoire, dans le cadre de ses propres ressources budgétaires, insistant que la question migratoire relève d'une responsabilité partagée». Il a estimé, à ce propos, qu'une stratégie globale de contrôle des frontières ne peut fonctionner si toutes les parties ne s'engagent pas à lutter solidairement contre l'immigration irrégulière. Le Maroc considère enfin que seule l'adoption d'une approche globale, alliant trois piliers essentiels (organisation de la migration légale, la lutte contre l'immigration clandestine, le renforcement des synergies entre migration et développement), constitue «l'unique voie» à même de juguler les causes réelles derrière les flux migratoires.