L'Histoire retiendra cela. En juillet 2013, en plein mois de Ramadan, à Tanger, l'équipe nationale de football a pris le meilleur sur la Tunisie et s'est qualifiée pour le C.H.A.N. qui va se dérouler l'an prochain en Afrique du Sud. Que l'équipe de Tunisie soit la détentrice du trophée, ajoute du lustre à la qualification marocaine. Qu'il y a deux ans, les Tunisiens aient éliminé le Maroc sur la route de la précédente édition du CHAN vient ajouter un goût de revanche qui fera plaisir à tous les passionnés qui vivent le football au rythme de leurs joies et de leurs déceptions. Enfin que le CHAN 2014 redonne au Maroc l'occasion de revenir en Afrique du Sud après la désillusion de la CAN 2013 n'est pas pour déplaire à certains pontes fédéraux qui apprécient beaucoup ce coin d'Afrique. Et pour finir encore, précisons que le Maroc organisateur de la CAN 2015 sera à sa vraie place avec ce CHAN 2014 où il aurait été plutôt lamentable d'être absent. Pour Rachid Taoussi, l'ambiance du CHAN ne sera pas la même que celle qu'il a vécue en CAN. Là, tout neuf, tout beau, il avait mobilisé les grands moyens pour, au moins, passer un tour et marquer de son empreinte la sélection des Lions de l'Atlas. A quelques minutes près, lors d'un match « historique » face aux « Bafanas-Bafanas », l'objectif fut raté, et la FRMF et Taoussi de venir en conférence de presse nous expliquer que les 8 millions de dirhams du séjour Sud-Africain avaient été, malgré tout, bien dépensés. Maintenant qu'en sera-t-il de cette coupe du CHAN où le Maroc n'a jamais participé (grande première signée Taoussi) et où il se doit de se méfier pour ne pas revenir bredouille. En 2014, le football marocain jouera à son niveau avec des footballeurs issus du championnat des footballeurs nés et élevés au pays comme on dit pour les chevaux des haras de Dar Es Salam ou ailleurs. La marque « Maroc » locale réussira-t-elle là où « l'importation » a échoué ? Question importante, mais dont on ne connaîtra la réponse que l'année prochaine, In Chaâ Allah. Alors attendons, et qui vivra verra. Peu d'affluence à Tanger, des chaînes nationales éjectées par Al Jazeera, une presse sportive somnolente, et voici ce Maroc-Tunisie qui s'est joué sans les grandes passions d'antan. Le match, pour tout dire, ne fut pas beau. On y vit plus de maladresses que de beaux mouvements, et nos adversaires, surtout en fin de match seront toujours aux bords de l'égalisation. Ceux qui auront suivi le match (pas beaucoup, hélas), auront constaté que l'équipe si elle paraît volontaire et décidée, peut être d'une naïveté effrayante lors de certaines séquences du jeu. Et puis, il va bien falloir dire à certains de nos joueurs vedettes, qu'ils n'ont encore rien gagné et rien prouvé, et qu'ils doivent être des plus modestes. Même si l'excessif commentaire des « Al Jazeeristes » compara parfois nos attaquants à... Messie. Faut prendre cela comme de la rigolade, et même peut-être de la moquerie, et donc rester sérieux et appliqué. Cela nous épargnera bien des déconvenues et surtout pas mal de gestes inutiles faits de ratages et de bricolages en voulant compliquer un football qui gagnerait à rester simple. L'inter-saison n'est pas calme. Au hasard des déclarations, des coaches se livrent et l'on entend des choses bizarres. Le nombre de nos entraîneurs qui veulent changer d'air est déjà grand. Celui-ci menace de partir si les conditions ne sont pas requises. Celui-là veut six joueurs nouveaux. Cet autre déclare qu'il est victime de... terrorisme alors que tel autre découvre l'environnement hostile. Ça promet pour la saison prochaine. Espérons que le Mois Sacré fera retrouver la sérénité à tous.