Les pourparlers qui ont pris fin mercredi à Téhéran entre l'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) n'ont pas permis de sceller un accord, a annoncé jeudi l'agence onusienne. Toutefois, le délégué iranien auprès de l'AIEA a signalé que ces pourparlers ont permis de dégager un certain nombre de points d'accord. Par ailleurs, et selon le chef du programme nucléaire iranien, Fereydoun Abbasi Davani, l'Iran a commencé à installer une nouvelle génération de centrifugeuses, plus modernes dans son centre d'enrichissement d'uranium de Natanz. De retour à Vienne, le directeur général adjoint de l'AIEA Herman Nackaerts a déclaré que l'agence allait poursuivre ses discussions avec l'Iran, mais qu'elle avait besoin de plus de temps pour réfléchir à la manière d'aller de l'avant. «Les deux parties n'ont pas pu finaliser l'accord», a-t-il déclaré, ajoutant qu'aucune nouvelle date n'avait été fixée pour la prochaine rencontre entre l'Iran et l'AIEA. L'AIEA a précisé ne pas avoir eu accès au site militaire de Parchin, soupçonné d'avoir abrité des recherches dans le cadre du programme nucléaire iranien. Mais pour la partie iranienne, ces pourparlers organisés mercredi à Téhéran entre ont permis de dégager un certain nombre de points d'accord, a annoncé le délégué iranien auprès de l'AIEA. Ali Asghar Soltanieh, cité par l'agence de presse officieuse iranienne Fars, a ajouté que les deux parties ont convenu de se revoir. «En plus de surmonter certaines divergences et de tomber d'accord sur certains points (...), les deux parties ont décidé d'examiner à nouveau les nouvelles propositions qui ont été faites lors de la rencontre», a-t-il dit. Sa formulation donne à penser que Téhéran et l'agence viennoise n'ont pas réussi à trouver un accord qui autoriserait l'AIEA à reprendre ses inspections sur les activités nucléaires controversées de la République islamique. Ce nouvel échec des négociations intervient à moins de deux semaines des discussions prévues entre l'Iran et les six puissances qui négocient sur ses activités nucléaires, le 26 février au Kazakhstan. Une nouvelle génération de centrifugeuses pour Natanz L'Iran a commencé à installer une nouvelle génération de centrifugeuses, plus modernes, dans son centre d'enrichissement d'uranium de Natanz, a annoncé le chef du programme nucléaire iranien, Fereydoun Abbasi Davani. «Depuis le mois dernier, l'installation d'une nouvelle génération de ces machines a débuté dans le complexe de Shahid Ahmadi Roshan (Natanz)», a déclaré Fereydoun Abbasi Davani, cité mercredi par l'agence de presse Isna. «Nous avons produit les machines comme prévu et nous procédons à leur installation progressive (...) de manière à terminer les tests adaptés à la nouvelle génération.» Cette nouvelle génération de centrifugeuses, a-t-il dit, est spécifique pour un enrichissement faible, inférieur à 5% et non pour un taux allant jusqu'à 20%, qui inquiète le plus l'Occident. Cette annonce intervient deux semaines après que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a dit avoir été informée par Téhéran de son intention d'utiliser des centrifugeuses de type IR2m dans l'unité A-22 du centre d'enrichissement d'uranium de Natanz. Cette unité enrichit de l'uranium jusqu'à une concentration fissile de 5%. Les nouvelles centrifugeuses permettraient d'accélérer le programme d'enrichissement iranien d'uranium à 20%, selon les experts occidentaux. L'enrichissement de l'uranium doit atteindre 90% pour permettre la fabrication de bombes nucléaires. L'Iran tente depuis des années de fabriquer des centrifugeuses plus efficaces que les modèles IR-1, qui datent des années 1970 et tombent souvent en panne.