L'auteur aborde ici un sujet souvent délaissé, à savoir le rôle de la culture dans le développement économique. De prime abord, comment définir la culture ? Celle-ci ne se limite pas, comme le pensent beaucoup d'entre nous, à la production littéraire ou artistique mais elle englobe le mode de vie d'une nation, ses traditions, ses valeurs, son artisanat, son patrimoine historique, ses monuments historiques, sa cuisine, ses chants populaires... En somme, ce qui fait et constitue sa personnalité authentique. Si nous nous référons à la capitale spirituelle du Royaume, à savoir Fès, nous notons qu'elle jouit de potentialités culturelles considérables, que nous devons exploiter efficacement pour le profit et le développement économique de la ville et de ses habitants. Cependant, un grand nombre de ses médersas ou écoles traditionnelles, de ses murailles, de ses fondouks souffrent de délabrement et exigent des réformes profondes et urgentes, car il est indéniable que ces atouts culturels constituent des fondements indispensables pour un décollage touristique sûr pour la ville. Remarquerons à cet égard que Fès a été le premier pôle touristique au Maroc avant de laisser son rang à la ville de Marrakech, qui se place actuellement au premier rang touristique sur le plan africain et au sixième rang sur le plan mondial. En plus de ses capacités culturelles, Fès bénéficie de stations thermales, qui peuvent attirer un grand flux de touristes nationaux et étrangers. En outre, n'oublions pas que Fès abrite la première Université dans le monde à savoir El Karaouine, bâtie en 857 par Fatima Al Fihrya, la mosquée Al Andalous, bâtie par sa sœur Mariam en 859. Nous ne voulons pas citer tous les sites culturels de notre ville, mais relevons les plus importants : la Merdersa Bouananya (1350-1355) une œuvre du Sultan Abou Inane Al Marini. Citons aussi le musée Al Batha, bâti en 1897 par le Sultan Moulay Abdel Aziz, pour les réceptions royales en été, et qui a été transformé en musée en 1915. La liste est longue ; d'autre part, soulignons l'importance d'un grand nombre de manifestations culturelles, qui participent à la promotion économique de la ville puisqu'elles activent la vie touristique et commerciale, il s'agit de : - Le festival de la musique sacrée - Les festivals du malhoune, de la musique soufie, de la musique andalouse. N'oublions pas que Fès a été classée patrimoine universel dès 1980, ce qui a contribué à élaborer des plans de sauvegarde de sa médina authentique. Donc, la culture et le tourisme sont indissociables et contribuent ensemble à l'essor économique, il faudrait seulement planifier pour une vision anticipée de leur rôle dans la vie économique. En définitive affirmons que la culture est devenue un facteur essentiel pour le développement global de tous les peuples. C'est pourquoi de grands congrès se sont tenus partout dans le monde pour mettre en exergue son rôle prépondérant Citons à titre d'exemples : Le congrès mondial pour la culture (Mexico 1982). La décade mondiale pour le développement culturel (1988-1997). Le congrès de Stockholm à propos de la culture (1998). La déclaration universelle pour la diversité culturelle (UNESCO 2001). Le congrès mondial pour le développement global (Johannesburg 2002). Tous ces congrès et d'autres encore visent le rapprochement entre les peuples pour une meilleure entente et donc pour une coopération collective entre eux. En conclusion soulignons que le Maroc est appelé à accorder au département de la culture une attention plus soutenue car cette dernière a un rôle indéniable à jouer pour l'essor économico-social présent et futur de notre cher pays.